Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Molecular & Cellular Proteomics
Les procédures de fécondation in vitro conseillent aux hommes de s'abstenir d'éjaculer pendant plusieurs jours avant de donner leur sperme. Des recommandations qui pourraient ne pas être pertinentes, si on en croit une étude menée par des chercheurs du Centre de médecine reproductive de l'hôpital de Shenyang, en Chine.
Selon ces scientifiques, qui publient leurs travaux dans la revue Molecular & Cellular Proteomics, s'abstenir d'éjaculer entre trois et sept jours avant le prélèvement n'augmente pas les chances de réussite de la FIV. C'est même tout l'inverse: le «meilleur» sperme semble produit dans les trois à quatre heures après une éjaculation.
«Il est peut-être temps de changer de perspective»
«Pendant des années, on a conseillé en général aux hommes de limiter leur activité sexuelle pour augmenter les chances de grossesse», explique le Dr. Da Li, auteur principal de l'étude. «Mais il est peut-être temps de changer de perspective.»
Les conclusions de Li et de ses collègues se fondent sur l'analyse de près de 500 couples traités pour des problèmes de fertilité, montrant que les hommes ayant éjaculé seulement trois heures avant le prélèvement avaient une motilité spermatique supérieure à ceux ayant fait ceinture depuis plusieurs jours.
Sur un plan moléculaire, les principaux changements entre les deux types d'éjaculats concernaient les protéines impliquées dans l'adhérence cellulaire, soit ce qui permet aux cellules du spermatozoïde de fusionner avec celles de l'ovule pendant la fécondation. En outre, les modifications observées se rapportaient au métabolisme des gamètes mâles et notamment à leur gestion des espèces réactives de l'oxygène (ERO) générées par la production d'énergie de la cellule. Si les ERO sont nécessaires au bon fonctionnement spermatique, leur excès peut endommager le matériel génétique des gamètes.
Selon Li, plus un spermatozoïde est «vieux», plus son ADN est menacé par les ERO, des dégâts susceptibles d'endommager sa motilité et donc, globalement, les chances de fécondation et de viabilité de l'embryon.
Les chercheurs estiment que réduire la durée d'abstinence avant un prélèvement de sperme pourrait améliorer les chances de réussite des FIV de près de 35%.