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Le droit de vote, prochain combat dans les prisons américaines

La population carcérale réclame le droit de pouvoir voter une fois les peines purgées.

Six millions d'Américaines et d'Américains n'ont pas le droit de voter à cause de condamnations passées. | Uriel Soberanes via Unsplash CC <a href="https://unsplash.com/photos/HQKmi-Mtql8">License by</a>
Six millions d'Américaines et d'Américains n'ont pas le droit de voter à cause de condamnations passées. | Uriel Soberanes via Unsplash CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian

Après dix-neuf jours de grève, retour à la normale dans les prisons américaines dimanche 9 septembre. À la suite de ce coup de projecteur sur les luttes carcérales, prisonniers et prisonnières grévistes espèrent que le mouvement pourra se poursuivre et éclairer leur combat pour le droit de vote.

Aux États-Unis, comme nous l'apprend le Brennan Center for Justice, trente-quatre États suspendent le droit de vote, au moins temporairement, après une condamnation. Trois États –Le Kentucky, la Floride et l’Iowa– appliquent même une déchéance à perpétuité du droit de vote pour toute condamnation pour crime.

Citoyens de seconde zone

L’une des organisations les plus actives lors de la grève, la Jailhouse Lawyers Speak, compte des membres dans de nombreuses prisons à travers le territoire. L'un d'entre eux, Eddie*, vient de passer treize ans derrière les barreaux. Quand il sortira, en 2023, il ne sera plus tout à fait un citoyen comme un autre: «Je paierai mes impôts mais je ne pourrai pas voter. Cette mesure sert à me signifier que je ne suis pas vraiment un citoyen. Je n’aurai pas droit de cité dans l’orientation politique de cette nation». Et il est loin d’être le seul dans ce cas. Selon The Sentencing Project, on dénombre six millions de personnes qui n'ont pas pu voter en 2016 en raison de condamnations passées.

Ces interdictions sont mises en application avec sévérité. Une Texane risque actuellement une peine de cinq ans pour avoir voté lors des élections présidentielles de 2016 alors que cela lui était interdit depuis un séjour en prison.

Les minorités ethniques étant surreprésentées dans le système carcéral américain, c’est sans surprise que les interdictions de vote touchent majoritairement les communautés noires-américaines et hispaniques. Les grévistes espèrent que l’attention médiatique obtenue permettra de pousser la population à se prononcer sur le sujet.

Notamment en Floride, où une pétition pour rendre leur droit de vote aux personnes ayant purgé leur peine a atteint le nombre de signatures suffisant pour être soumise au vote lors des élections de mi-mandat en novembre prochain. Dans cet État, 1,5 million de personnes sont concernées et un homme noir sur cinq est privé de son droit de vote.

*Son prénom a été modifié.

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