Incroyable mais vrai: sur le podium américain des morts survenant le plus fréquemment sur le lieu de travail, derrière les chutes fatales et les accidents de la route, la médaille de bronze revient aux homicides. C'est le résultat d'une quête fournie par le Bureau of Labor Statistics, officine liée au Département du Travail aux États-Unis. Parmi les méthodes employées, le meurtre par balles se trouve en tête, suivi par l'utilisation d'armes blanches
Le site The Atlantic revient sur les raisons qui peuvent pousser des employées et des employées à éliminer des collègues ou des personnes situées plus haut dans l'organigramme de leur entreprise. Parmi elles, des triangles amoureux se terminant par un meurtre (on rappelle que le no zob in job est une pratique recommandée), mais aussi des réactions d'hommes et de femmes n'ayant pas obtenu la promotion désirée ou l'augmentation réclamée.
Crimes en col rouge
Mais l'une des causes les plus fréquentes, détaillée par le journaliste Rene Chun, est la découverte de fraudes. Comme dans bon nombre de films noirs, la découverte d'une magouille de plus ou moins grande envergure peut déboucher sur une impasse et amener l'une des personnes prise la main dans le sac à commettre l'irréparable. On appelle ça un red collar crime («crime en col rouge»), terme décrivant la façon dont certains crimes en col blanc (nom donné aux malversations financières) peuvent finir dans une mare de sang.
L'appellation red collar crime a été créée en 2005 par Frank S. Perri, avocat spécialiste des fraudes, à propos d'une affaire dans laquelle un vendeur a fini par éliminer son partenaire à coups de marteau suite à la découverte de détournements de fonds. Le meurtrier, que son voisinage aurait pu décrire à la presse comme un homme irréprochable et sans histoire, n'était absolument pas connu des services de police. C'est vraisemblablement le sentiment d'être acculé et la peur de tout perdre qui l'a poussé à atteindre le point de non-retour.
Perri estime que c'est le narcissisme, allié à des déséquilibres psychiques, qui peut transformer les cols blancs en cols rouges. L'auteur de l'article rappelle à cette occasion les résultats d'une enquête effectuée sur 203 managers et chefs d'entreprises en 2010. Sur une échelle de 0 à 40, le «degré de psychopathie» de huit des cobayes dépassait le score de 30... alors que la moyenne est d'environ 3 pour le commun des mortels.
On en sait encore relativement peu sur le genre de criminalité, qui n'est pas particulièrement suivie par le FBI, ni par l'OSHA, agence gouvernementale fédérale américaine dont le but est de prévenir blessures, maladies et décès dans le monde du travail.