Santé / Sciences

Pourquoi les personnes dépressives ont-elles autant de mal à dormir?

La découverte d'une quarantaine de liens neuronaux entre dépression et mauvais sommeil pourrait fournir une partie de la réponse.

<a href="https://www.flickr.com/photos/22399045@N07/13507057404/">Insomnie ?</a> | Arman Dz. via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Insomnie ? | Arman Dz. via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur JAMA Psychiatry, Université de Warwick

Chez la grande majorité des malades, la dépression est associée à des troubles du sommeil, notamment l'insomnie et un manque de sommeil profond (ou sommeil à ondes lentes). De même, les individus souffrant d'insomnie ont davantage de risque que les autres d'être un jour touché par la dépression ou des troubles anxieux.

Une équipe de chercheurs affiliés notamment à l'université de Fudan (Chine) et à l'université de Warwick (Royaume-Uni) viennent de mettre au jour trente-neuf liens neuronaux permettant d'expliquer ce phénomène. Des associations particulièrement significatives se retrouvent dans le cortex préfrontal dorsolatéral (gérant entre autres la mémoire à court terme), le précunéus (impliqué dans la conscience de soi ou conscience réflexive) et le cortex orbitofrontal latéral (associé aux émotions négatives). La connectivité fonctionnelle accrue entre ces différentes régions cérébrales offre une base neuronale pour comprendre l'association entre dépression et sommeil de mauvaise qualité.

«La relation entre la dépression et le sommeil a été observée depuis plus d'un siècle, commente Jianfeng Feng, auteur principal de l'étude publiée fin juillet dans la revue JAMA Psychiatry, et aujourd'hui nous avons identifié pour la première fois les mécanismes neuronaux de cette connexion. Ces résultats fournissent une base neuronale pour comprendre la manière dont la dépression est liée à un sommeil de mauvaise qualité. Ce qui, par conséquent, permettrait à la fois de mieux traiter la dépression et d'améliorer la qualité du sommeil du fait des zones cérébrales identifiées».

Dans le monde actuel, ajoute le scientifique, «le manque de sommeil et un sommeil de mauvaise qualité affecte plus d'un tiers de la population, un phénomène dû au temps de travail, de transport pour s'y rendre, à l'activité nocturne et à une dépendance de plus en plus forte aux appareils électroniques. L'insomnie est désormais le deuxième trouble mental le plus fréquent».

En outre, ces découvertes sont cohérentes avec le fait qu'un des facteurs d'insomnie chez les personnes atteintes de dépression est à trouver dans les ruminations intérieures incessantes, ou l'impression que le cerveau ne veut pas «s'éteindre» au moment du coucher.

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