Santé

Les cancers du poumon vont toucher de plus en plus de femmes

Parce qu'elles sont de plus en plus nombreuses à fumer.

26% des femmes françaises fument quotidiennement  | Bill Branson via Wikimedia CC <a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Woman_smoking_(3).jpg">License by</a>
26% des femmes françaises fument quotidiennement | Bill Branson via Wikimedia CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Independent

Depuis les années 1960, le taux de fumeuses en France est passé de 10% de la population féminine à 26%. Chez les ados d'aujourd'hui, on compte quasiment autant de fumeurs que de fumeuses. La France n'est pas un cas isolé, le nombre de consommatrices de tabac augmente dans le monde et avec elles, les cancers du poumon. 

D'après une étude publiée dans le Journal de la recherche contre le cancer, la mortalité liée au cancer du poumon devrait augmenter de 43% d'ici à 2030. Grâce à la base de données de l'Organisation mondiale de la santé, une équipe de chercheurs et chercheuses espagnoles, portugaises et italiennes est parvenue à faire des projections pour cinquante-deux pays dans le monde (sauf en Afrique, en l'absence de données suffisamment précises).

Les taux de mortalité ont été calculés par tranche de 100.000 années vécues par la population d'un pays afin d'harmoniser les différences d'espérance de vie. De manière générale, le nombre de décès devrait passer de 11,2 mortes pour 100.000 années à 16 en 2030. Seules l'Australie et la Nouvelle-Zélande devraient observer une baisse.

Socialement accepté 

 

Les chiffres les plus élevés devraient concerner l'Europe, l'Océanie, puis le continent Américain et l'Asie. Le docteur Jose Martinez-Sánchez, épidémiologiste et auteur principal de l'étude le justifie: «Différentes chronologies ont été observées dans l'épidémie de tabac à travers le monde». L'augmentation du taux de mortalité concerne en premier les pays à haut PIB. 

C'est d'abord en Europe que les lobbys du tabac ont trouvé une clientèle mixte fidèle: «Il était socialement accepté pour une femme de fumer en Europe et en Océanie bien avant que l'habitude se propage en Amérique et en Asie, ce qui reflète pourquoi les taux de mortalité liés au cancer du poumons sont plus élevés».

D'ici à 2030, les scientifiques estiment qu'à l'inverse du cancer du poumon, le taux de mortalité lié au cancer du sein devrait diminuer, passant de 16,1 à 14,7 pour 100.000. Cette évolution pourrait être observée dans vingt-six des cinquante-deux pays étudiés. Ces estimations sont le reflet de meilleurs programmes de dépistage et de l'avancement des traitements du cancer du sein, mais elles rappellent aussi le retard dans la détection du cancer du poumon, souvent faite à des stades très avancés. 

Prévention 

Si l'augmentation de l'utilisation des cigarettes électroniques pourrait aider à inverser les prédictions, les chercheurs et chercheuses impliquées dans l'étude affirment que les preuves qu'elles soient de outils d'arrêt du tabac sont «contradictoires et peu abondantes».

Le moyen le plus efficace de réduire le nombre de cancers reste la prévention, pour éviter que de nouvelles personnes commencent à fumer. À mesure que les lois se font plus restrictives en Europe et ailleurs, les compagnies de tabac se concentrent plutôt sur les pays en développement. La mortalité liée au tabac devrait donc croître de manière globale. «Si on ne met pas en place des mesures pour réduire la consommation de cigarettes, le cancer du poumon va augmenter et ce à travers le monde», affirme le docteur Jose Martinez-Sánchez. 

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