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Guerre en Irak: Tony Blair impardonnable?

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Tony Blair répondra le 29 janvier à la Commission Chilcot qui enquête sur la légalité de la guerre en Irak. Connaîtra-t-on enfin la vérité, se demande The Guardian.

Ceux qui s'attendent à ce qu'un scandale caché soit révélé seront déçus, prévient The Independent. Tony Blair a déjà, par le passé, répondu à toutes les questions possibles sur ce sujet, ajoute le quotidien. C'est un peu comme la réédition d'un album des Beatles, poursuit The Independent: l'hystérie est là même si l'on connaît déjà les chansons.

Pour le NewStatesman, l'hebdomadaire britannique de gauche, pas besoin d'attendre. En noir et blanc, la  photo de l'ancien Premier ministre barre la une du magazine, avec pour titre un simple mot en forme de jugement: «Unforgiven» (Impardonnable).

Dans un article très long et très fouillé, le journal rappelle les propos de Tony Blair à peine un mois avant le début de la guerre. «Je déteste ce régime [celui de Saddam Hussein]», mais disait-il, «je ne veux pas la guerre». A-t-il menti? De nombreuses révélations -dont des mémos officiels cités par l'article- tendent à prouver que oui. Blair voulait «changer de régime» un an déjà avant la guerre de 2003 en Irak. L'ancien Premier ministre l'a toujours nié.

Une guerre qu'il assume

L'article reproche aussi à Blair d'avoir -pour légitimer cette guerre-  fait état d'une connexion entre Saddam Hussein et al Qaida allant à l'encontre de ce que ses services de renseignement lui indiquaient. «De façon ironique et tragique, la raison la moins crédible avancée pour mener cette guerre -le terrorisme- a été sa conséquence la plus catastrophique pour la Grande-Bretagne», résume le NewStatesman, rappelant les attentats de Londres en 2005.

Et le journal de s'interroger sur sa postérité. «Sera-t-il tenu pour responsable d'être entré en guerre sans une seconde résolution [de l'ONU], de la manipulation concernant la menace représentée par les armes de destructions massives et les liens entre al Qaida et l'Irak?». Manifestement pour le journal, la réponse est oui. Tony Blair lui assume cette guerre. «J'y croyais. J'y croyais à l'époque. J'y crois maintenant» déclarait-il en quittant Downing Street, en 2007.

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Image de Une Tony Blair, via Flickr

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