Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Guardian, Washington Post
Depuis le début de la campagne présidentielle en septembre 2017, 132 femmes et hommes politiques ont été assassinés au Mexique. Malgré tout, le nouveau président mexicain Andrés Manuel López Obrador, qui a été élu le 1er juillet avec 53% des voix, a annoncé que contrairement à son prédecesseur, il n'aurait pas de gardes du corps.
Le mardi 3 juillet, il s'est rendu à une réunion avec le président sortant, Enrique Peña Nietio, dans une voiture non escortée par des agents, et avec les fenêtres ouvertes.
Aux journalistes qui lui ont posé des questions sur sa sécurité, il a répondu: «Je ne veux pas de gardes du corps car les citoyens s'occuperont de moi et me protègeront».
Pendant un de ses meetings politiques en mai, il avait déjà évoqué le sujet et déclaré à la foule: «Je veux que vous me protégiez, je veux que le peuple me protège».
Un train de vie normal
Cette décision fait partie de sa volonté, en tant qu'homme de gauche, d'avoir un train de vie qui soit le plus normal possible. López Obrador a notamment annoncé qu'il allait réduire le salaire présidentiel de moitié et se déplacer en avion de ligne (les avions privés de la présidence seront vendus). Il ne s'installera pas dans la luxueuse résidence présidentielle de Mexico, qu'il convertira en centre artistique public, et l'unité qui assurait la sécurité du président sera dissoute.
Interviewé par l'Associated Press, l'analyste politique Jose Antonio Crespo a qualifié la décision du nouveau président de ne pas avoir de garde du corps «d'irresponsabilité absolue», dans la mesure où «une grande partie de la stabilité et de l'état de droit du pays dépendent de sa sécurité et de sa santé».
Lorsqu'il était maire de Mexico de 2000 à 2006, López Obrador était connu pour avoir une équipe de six gardes du corps femmes surnommées «les gazelles». Mais selon l'ancienne directrice de cette brigade, Polimnia Romana Sierr, leur rôle était plus de gérer les foules que d'assurer la sécurité. Elle pense que maintenant qu'il est président, López Obrador devrait accepter d'avoir des gardes du corps spécialisés.