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Les chiens sont-ils capables de détecter des catastrophes agricoles avant tout le monde?

Le meilleur ami de l'homme pourrait être aussi celui des avocats.

<a href="https://www.flickr.com/photos/71336401@N00/1609041801/">Au taquet pour sauver les avocats</a> | mattscoggin via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Au taquet pour sauver les avocats | mattscoggin via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur HortTechnology, American Society for Horticulture Science

Le champignon Raffaelea lauricola est une plaie pour tous les membres de la famille des lauriers (Lauraceae), dont fait partie l'avocatier (Persea americana). Rien qu'aux États-Unis, cette maladie arrivée d'Asie sur le dos d'un insecte (Xyleborus glabratus), désormais invasif, est responsable de la mort de plus de 300 millions d'arbres et d’arbustes succombant très vite après l'infection. Dès que les symptômes sont visibles à l’œil nu, le champignon est des plus difficiles à contenir car il se propage aux plantes voisines par les racines. Jusqu'à aujourd'hui, il n'existait aucune méthode viable et rentable de diagnostic et de traitement précoces pour ce pathogène menaçant les avocats, soit l'une des premières sources de revenus des maraîchers américains (Floride, Californie, Mexique) après les agrumes.

Une équipe de chercheurs de l’université internationale de Floride pourrait avoir la solution: des chiens (Canis familiaris). Et, plus précisément, des malinois et des bergers allemands entraînés à sniffer la maladie avant que ses symptômes ne soient visibles. Dans une étude publiée dans la revue HortTechnology, Julian Mendel, Kenneth G. Furton et DeEtta Mills détaillent la formation de leurs «agri-dogs» qui en viennent à s’asseoir devant un arbre infecté.

Le système olfactif canin est, on le sait, extrêmement sensible et les animaux sont capables de détecter des substances à des concentrations extrêmement faibles, soit entre une à deux parties par billion. Dans l'étude, sur 229 tests, les chiens ne se sont trompés qu'à vingt-quatre reprises –douze fois selon un faux positif (ils ont signalé une infection à tort) et douze fois selon un faux négatif (ils n'ont pas pu détecter qu'un arbre était malade). En moyenne, même dans des conditions climatiques extrêmes (fortes chaleurs et degré élevé d'humidité), les chiens allaient réussir à détecter la maladie entre trente-sept et quarante-neuf secondes, dans des vergers comprenant de vingt-cinq à trente arbres.

Ce dont se félicite DeEtta Mills: «Il s'agit de la meilleure “technologie” disponible jusqu'à présent pour détecter un arbre malade avant que les symptômes externes ne soient visibles».

Qui aurait dit que le meilleur ami de l'homme devienne aussi celui du guacamole?

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