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Les sites de tests génétiques pourraient bien remplacer les réseaux sociaux

Pour stalker vos cousins éloignés, les grandes tantes et... les donneurs de spermes.

Un câlin génétique | NeuPaddy via Pixabay <a href="https://pixabay.com/fr/l-homme-adn-spirale-biologie-2125123/#_=_">License by</a>
Un câlin génétique | NeuPaddy via Pixabay License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The New York Times

La démocratisation des kits de tests génétiques a engendré une nouvelle tendance: les tests ADN récréationnels. Vous voulez connaître les secrets de vos chromosomes? Il suffit de vous rendre sur un des sites qui proposent ce genre de test –23andme et Ancestry.com. Selon la Société internationale de généalogie génétique, presque huit millions de personnes dans le monde ont déjà fait analyser leur ADN via ces services –en particulier aux États-Unis.

Après réception des résultats, il est proposé aux clients de «découvrir des proches parents», qui auraient aussi fait le test et qui se seraient eux aussi inscrits sur ce genre de sites. Si des points communs dans les génomes respectifs apparaissent, un mise en relation est proposée, quaisment comme une banale suggestion d’amis sur Facebook. En France, faire tester son ADN à des fins récréationnelles est interdit. Toutefois, il est possible de passer outre la loi en se faisant livrer le kit dans un autre pays.

En 2016, Nolwenn Le Blevennec, journaliste à Rue89, avait comparé son expérience avec les tests ADN à une inscription sur un réseau social: «23andme me propose de découvrir les gens inscrits sur son site qui partagent des séquences de leur ADN avec moi. Le plus souvent, des cousins éloignés, au cinquième degré ou plus. [...] Dans mon cas, le premier profil qui sort est très proche de moi. [...] 23andMe me dit qu’il s’agit surement d’un demi-frère», expliquait-elle à l’époque.

La génétique reprend les codes qui ont fait le succès de Facebook

En utilisant leur base de données génétiques pour «matcher» des clients volontaires avec des personnes qui leur sont génétiquement apparentées, les sites comme 23andme et Ancestry.com reprennent simplement les codes des réseaux sociaux. Rappelons qu'à sa création, le but de Facebook était de connecter les gens entre eux. 

«Dans de nombreux cas, des parents éloignés se réunissent, deviennent amis, partenaires de voyage ou confidents. Les enfants adoptés se créent des liens avec leurs familles biologiques», note Alyson Krueger dans le New York Times.

Dyan deNapoli, conférencière TED, fait partie des millions de personnes ayant fait tester leur ADN. Deux mois après avoir craché dans une éprouvette, elle a reçu un dossier de quarante-et-une pages qui liste les personnes qui lui sont génétiquement apparentées: 1.200 personnes au total: «Je me suis très vite trouvée dans un puit sans fond génétique», témoigne-t-elle.

Le New York Times raconte que grâce au système de messagerie interne –non sans rappeler Messenger– Dyan deNapoli a contacté trois de ses cousins au second degré qu'elle a fini par rencontrer pour échanger de longues heures à propos de l'histoire familiale.

Toutefois, tout le monde ne ressort pas satisfait de ces tests ADN. Pour certains groupes ethniques, il est très difficile de trouver des liens de parenté. D’après le magazine Pacific Standard, les Asiatiques et les Latino-Américains ont moins recours à ces tests ADN.

«La manque de diversité dans la recherche génétique est un problème mondial. Mais notre base de données continue de grandir. On y est presque», explique Joanna Mountain, directrice principale à la recherche pour 23andme.

 

 

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