Jeudi dernier, une Maison de la diversité était censée ouvrir ses portes à Saint-Pétersbourg, pour le match Russie - Arabie saoudite. À l'initiative de la FARE, un réseau qui lutte contre le racisme dans le football en Europe, cet endroit avait été imaginé comme «un lieu sûr» et protégé pour les supporters issus de la communauté LGBT ou de minorités ethniques. Mais à quelques heures du match, les activistes ont été informés qu'ils devaient quitter les lieux, rapporte le Guardian.
«On nous a demandé de partir de manière assez abrupte, confie l'une des militantes, Elena Belokurov, ils ont coupé l'électricité et ne nous ont donné aucune explication.» Pourtant, on les avait bel et bien autorisés, quelques semaines auparavant, à installer cette fan zone où les personnes LGBT pourraient venir regarder les matches en toute sécurité. La FARE voulait que cet endroit soit aussi un lieu pour «célébrer la diversité et rencontrer du monde grâce au football, et pour susciter une prise de conscience et un changement», dans un pays où l'homosexualité est encore sévèrement réprimée; différents groupes ont d'ailleurs encore récemment menacé de s'en prendre aux homosexuels durant la Coupe du Monde.
Selon le directeur de FARE, ce revirement brutal est une «attaque politique». Même s'il concède ne pas avoir de «preuve directe» de l'influence des autorités russes dans cette décision, Piara Powar rappelle que de nombreuses organisations ont déjà pu être «fermées ou mises en difficulté en Russie, et plus particulièrement à Saint-Pétersbourg». À Moscou, la même Maison de la diversité a été inaugurée sans encombre jeudi.
Malgré l'intervention de la FIFA, la FARE n'a pas pu réinvestir les lieux qui lui étaient initialement réservés, et est toujours à la recherche de nouveaux locaux.