Santé / Sciences

L'inquiétante explosion des cas de syphilis et de gonorrhée en Angleterre

Un mal qui touche principalement les populations noires, les minorités ethniques, les jeunes et les gays.

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Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Independent

Public Health England, l'agende de santé publique anglaise, vient d’annoncer que la syphilis bat des records en Angleterre. En 2017, 7.137 nouveaux cas ont été recensés, soit une augmentation de 20% par rapport à l’année précédente, un niveau jamais atteint depuis 1949 (date de la création du premier test sérologique qui permet de dépister plus facilement l’infection).

Le rapport de la Public Health England sur les infections sexuellement transmissibles (IST) publié ce mardi 5 juin note aussi une augmentation des cas de gonorrhées: +22% en un an. Un chiffre qui inquiète les autorités sanitaires.

Ces agents infectieux sont en constante mutation, les rendant résistants aux traitements antibiotiques. En mars dernier, des médecins ont enregistré un cas de «super-gonorrhée» sur un jeune britannique, de retour d’un voyage en Asie du Sud-Est. Cette «première mondiale», selon l’OMS, s’est révélée être résistante au traitement classique (une combinaison d’azithromycine et de ceftriaxone).

Des réductions budgétaires

«La décision du gouvernement de réduire chaque année le budget consacré à la santé publique est en train de provoquer une crise nationale dans le domaine de la santé sexuelle», indique Deborah Gold, directrice de générale du National Aids Trust, une ONG dont l’action principale est la prévention et le traitement du virus du sida.

Comme l'indique The Independent, les réductions de coûts touchent principalement les populations noires, les minorités ethniques, les jeunes et les gays. En cause, l'utilisation non systématique des préservatifs et un manque d'éducation en matière de prévention. Comme le souligne le Guardian, la stigmatisation de la population homosexuelle l'empêche souvent de chercher de l'aide et des informations à propos de leur sexualité –ce qui augmente le risque de rapports sexuels non protégés. Ces différents groupes représentent 78% des cas recensés d'IST. 

«Ces réductions budgétaires sont inacceptables. On voit très bien les conséquences en quelques années. Si on continue comme ça, ça pourra que s'empirer. Les conseils municipaux sont déjà au bord de l'implosion. Ils ne pourraient pas lutter en cas d'épidémies d'IST non prévues», explique Debbie Laycock, en charge des politiques de santé publique au Terrence Higgins Trust, une association caritative britannique de lutte contre le VIH. 

Gwenda Hughes, du service des IST de la Public Health England, rappelle la dangerosité de ces infections: «Elles peuvent entraîner une stérilité, une maladie inflammatoire pelvienne et peuvent porter préjudice aux futurs nourrissons. L'utilisation systématique de préservatifs avec de nouveaux partenaires sexuels est la meilleure défense contre les IST. Ils ne faut pas hésiter à faire des tests de dépistage réguliers pour traiter plus rapidement et efficacement ces infections».

 

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