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Climat: la crédibilité du Giec en danger

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«Le président du Giec, [Rajendra Pachauri] a utilisé de fausses informations, selon lesquelles les glaciers [de l'Himalay] fondaient, pour obtenir des fonds d'une valeur de centaines de milliers d'euros», rapporte le Times Online.

L'institut de Rajendra Pachauri, l’Institut de l’Energie et des ressources indienne (Teri), basé à New Delhi, a notamment reçu 2,5 millions d'euros de fonds de l'Union européenne pour travailler sur ce problème factice, par l'intermédiaire du Giec.

«Cela signifie que les contribuables européens financent des recherches à propos d'une question scientifique dont tout le monde aurait dû voir d'emblée qu'elle était inventée», souligne le Times Online.

Il y a une semaine, des scientifiques qui avaient averti de la fonte des glaciers avaient avoué que cet avertissement était fondé sur un article publié huit ans avant dans le New Scientist, un magazine de sciences populaire. L'article avait lui-même tiré cette information d'une courte interview avec Syed Hasnain, un scientifique indien de la Jawaharlal Nehru University peu connu du milieu, qui a depuis admis n'avoir fait aucune recherche formelle pour étayer cette estimation. D'autres erreurs ont depuis été détectées dans le rapport.

Les termes employés par les experts des Nations unies dans un chapitre consacré aux impacts du réchauffement en Asie étaient les suivants: «Les glaciers de l'Himalaya se rétractent plus vite que dans n'importe quel autre lieu dans le monde; si le rythme se maintient et que la Terre continue de se réchauffer à la vitesse actuelle, la probabilité pour qu'ils disparaissent d'ici à 2035, peut-être avant, est très grande.»

La semaine passée, le Giec a donc fait amende honorable, et corrigé le rapport. Mais depuis, le Sunday Times s'est rendu compte que l'institut Teri avait utilisé la même information pour obtenir des fonds.

Les estimations selon lesquelles Teri s'est servi de rapports scientifiques non vérifiés afin d'obtenir des fonds s'avèrent extrêmement embarrassant pour Pachauri et pour le Giec.

La bourse européenne, complétant une bourse de 310.000 livres de la Carnegie Corporation of New York, avait pour but d'évaluer l'impact du retrait des glaciers himalayens en Inde.

La crédibilité du Giec subit une entaille profonde avec ces révélations. Auxquelles s'ajoute une réévaluation du rapport entre le réchauffement de la planète et une augmentation dans le nombre et la sévérité des catastrophes naturelles comme les ouragans et les inondations. Encore une fois, ce lien semble avoir été établi sans les vérifications scientifiques de rigueur.

[Lire l'article complet sur Times on line]

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Image de une: glacier de Khumbu au Néapal par mckaysavage via Flickr

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