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Le PDG de Netflix peut passer des mois sans prendre une seule décision

Il laisse la main à ses employés –une façon de les rendre «heureux» en leur donnant des responsabilités.

Reed Hastings sur fond de Daredevil, le 6 janvier 2016 à Las Vegas, Nevada. | Robyn Beck / AFP
Reed Hastings sur fond de Daredevil, le 6 janvier 2016 à Las Vegas, Nevada. | Robyn Beck / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Quartz

Reed Hastings, le PDG de Netflix, a touché l'an dernier un salaire de 700.000$ (soit environ 569.000€), et un rondelet bonus de 28,7 millions de dollars (22,6 millions d'euros) en actions de l'entreprise l'équivalent de 1295 ans de Smic. Son salaire diminue légèrement chaque année, mais la valeur de ses stock-options elle, s'envole (près de dix millions supplémentaires en l'espace d'un an).

Les chiffres parlent d'eux-mêmes, ses méthodes de direction payent. Mais quelles sont-elles au juste?

Lors d'une interview avec Chris Anderson, l'administrateur des conférences TED, il expliquait à l'assemblée de Vancouver: «Je suis fier de prendre le moins de décisions possibles au cours d'un trimestre. Parfois je peux traverser un trimestre entier sans prendre une seule décision».

Laisser les responsabilités à tout un chacun

Pour s'épargner la peine, il s'agit de laisser chaque employé prendre des initiatives au nom de l'entreprise: une valeur chère à Netflix, qui la place au centre de sa «culture d'entreprise».

«Nous croyons que les gens s'épanouissent lorsqu'on leur fait confiance, qu'ils sont libres et qu'ils ont la possibilité de faire la différence. Nous encourageons donc la liberté et la responsabilisation partout où nous le pouvons. [...] Nous nous engageons à augmenter constamment la liberté des employés pour lutter contre le python du processus.»

Ce python du processus, c'est l'anti-modèle des décisions compartimentées incarné par Apple. Hastings pose les méthodes de management en vigueur dans l'entreprise de Tim Cook comme le repoussoir de celles de Netflix, qui elle fonctionnerait «sans processus mais sans chaos».

«Tout le monde reçoit toutes les informations. Ce que nous essayons de faire, c'est construire un sens des responsabilités chez les gens et leur donner les moyens de faire des choses», explique-t-il.

Cela passe, selon la charte Netflix, notamment par une politique de transparence quasi totale et l'absence de contrôle systématique des dépenses ou des signatures de contrats. On attend des employés qu'ils demandent conseil à leurs pairs et, le cas échéant, qu'ils prennent ce qui leur semble être la meilleure décision.

En matière de rentabilité, cela semble réussir à Netflix, qui a pu s'enorgueillir de 11,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires l'année dernière (9,5 milliards d'euros). Selon un rapport de Big Think publié fin 2017, Netflix domine tous les classements des grands de la tech en matière de satisfaction des employés. Quant à leur directeur, il s'estime heureux de pouvoir se reposer sur leurs prises d'initiatives:

«Je découvre de grandes décisions qui ont été prises tout le temps et je n'en avais jamais ne serait-ce qu'entendu parler –ce qui est génial! Et surtout, ils se débrouillent bien.»

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