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Discrimination vocale et sujets «féminins», le sexisme à la radio

Dans le choix des personnalités interrogées, des salariés recrutés, des postes attribués et des promotions accordées, force est de constater que l'égalité femmes-hommes est encore loin d'être respectée à la radio.

<a href="https://unsplash.com/photos/xPugU5J5ePc">Dans six cas sur dix, la personne derrière le micro sera un homme.</a> | Jacek Dylag via Unsplash<a href="https://unsplash.com/@dylu">License by</a>
Dans six cas sur dix, la personne derrière le micro sera un homme. | Jacek Dylag via UnsplashLicense by

Temps de lecture: 12 minutes

C’est un constat qui revient depuis plusieurs années: la radio décroche régulièrement les plus mauvais scores pour la présence de femmes à l’antenne, par rapport à la presse écrite et à la télévision.

Pour 2017, les chiffres du CSA recensent 38% de femmes, contre 42% à la télévision. L’an dernier, l’autorité indépendante notait déjà «un déséquilibre plus marqué à la radio qu’à la télévision», avec une présence globale de femmes à 36% pour la radio en 2016, contre 40% pour la télévision.

«Lorsque le média ne comporte plus d’images mais seulement des voix, les présentatrices, en augmentation sur les écrans, disparaissent de l’antenne pour laisser place aux hommes», notait le rapport.

Une question se pose: pourquoi la radio fait-elle moins parler les femmes que les autres médias? Existe-t-il un sexisme bien spécifique aux ondes?

Minoritaires devant comme derrière le micro

Précisons d’abord ce que l’on entend par «moins de femmes». Ces dernières années, la catégorie «experts et expertes» a connu une légère amélioration. En 2015, le projet mondial de monitorage des médias (Global Media Monitoring Project, ou GMMP) notait que sur les huit stations de radio analysées, les femmes ne représentaient que 20% des personnalités expertes interrogées à la radio, contre 23% en presse écrite et 38% en télévision. Pour 2016, le rapport du CSA dénombrait quant à lui 29% d'expertes en radio, contre 32% pour la télévision. La situation s'améliore quelque peu en 2017: la radio compte désormais davantage d’expertes que la télévision (37%, contre 33%).

Les femmes sont la «source des nouvelles» –c'est-à-dire toutes les personnes interviewées, expertes, porte-parole ou lors de micro-trottoirs, qui ne sont pas le sujet principal du reportage– dans 23% des cas à la radio, contre 22% pour la presse et 38% pour la télévision, selon le GMMP. Le dernier rapport du CSA relève moins d’invitées politiques en radio qu’en télévision (29%, contre 25%) et moins de personnalités rangées dans la catégorie «autres intervenantes» (42%, contre 30% pour la radio).

Dans la catégorie des présentateurs, reporters et autres journalistes, les femmes journalistes sont également minoritaires en radio, voire très minoritaires. L’étude du GMMP montrait qu’elles ne représentaient en 2015 que 28% des signatures, contre 48% pour la presse écrite et 44% pour la télévision.

Le collectif Prenons la une a compté le nombre de journalistes femmes à l’antenne entre 7h et 9h le 4 septembre dernier, jour de la rentrée, et dénombré seulement 37,8% de voix féminines. 

Le collectif Prenons la une a réalisé sa propre étude sur les six matinales les plus écoutées de France (RTL, RMC, Europe 1, France Inter, France Culture et Franceinfo). Les résultats, que nous vous dévoilons aujourd’hui, révèlent un déséquilibre entre hommes et femmes journalistes dans la tranche star des radios. Le collectif a compté le nombre de journalistes femmes à l’antenne entre 7h et 9h le 4 septembre dernier, jour de la rentrée, et dénombré seulement 37,8% de voix féminines.  

Les postes accordés aux femmes sont souvent moins prestigieux. Les présentateurs de la tranche, qui tiennent le haut du pavé en semaine, sont tous des hommes. Les trois femmes présentatrices relevées –Élizabeth Martichoux et Isabelle Morini-Bosc sur RTL, Léa Salamé sur France Inter– ne présentent pas la totalité d’une tranche, et elles ne sont que numéros deux, aux côtés de Nicolas Demorand (France inter) et Yves Calvi (RTL).

Les postes de chroniqueurs et de chroniqueuses, là aussi assez exposés, sont deux fois plus attribués à des hommes qu’à des femmes. En contrepoint, et peut-être pour équilibrer cet état de fait, les femmes sont néanmoins majoritaires dans la présentation des journaux, ou «flashs», avec six hommes pour huit femmes.

Prés carrés et inégalités salariales

Le problème n’est pas seulement quantitatif. Il est aussi qualitatif, avec une répartition genrée qui suit en grande partie les stéréotypes. Sur certaines stations, les femmes accèdent moins facilement à certains sujets «nobles» (dits «régaliens») qui forment le noyau de l’information, telle la politique, ou à des sujets vus comme «masculins», comme le traitement du terrorisme ou les conflits.

Une journaliste d’une grande radio généraliste, interviewée par Slate et qui a requis l’anonymat, raconte ainsi qu’en 2016, au moment du départ d’un reporter de guerre, un chef a regretté de ne pas avoir sous la main de «reporter burné».

Dans les six matinales étudiées par Prenons la une, vingt-cinq hommes sur quarante-six couvraient de la politique, contre seulement six femmes. Aucune femme ne traitait du sport. Elles sont en revanche nombreuses à prendre en charge les sujets dits de «société», à l'image de la santé ou de l’éducation: sur les vingt-cinq femmes reporters, dix-neuf sont assignées à ces sujets. Et il vaut mieux parler de «présentatrices» météo que de présentateurs, puisqu’ils ne sont que deux hommes sur six.

Conséquence de ce constat, mais pas seulement, les salaires des femmes en radio sont souvent moins élevés que ceux de leurs homologues masculins, à poste égal. Un document d’Europe 1, que Slate s’est procuré, montre un écart de 24% de salaire pour les journalistes, et même de 36% d’écart pour la direction.

«Mais enfin, tu vaux moins que lui!»

À une journaliste d'Europe 1 relevant l'écart entre son salaire et celui d'un collègue

L’étude a été réalisée en 2015 par le cabinet Équilibres et est basée sur un questionnaire adressé à près de 480 personnes salariées d’Europe 1. Près de la moitié des femmes interrogées estimaient qu’il existait une inégalité de salaire entre femmes et hommes au sein de leur entreprise, et plus du tiers constataient des freins en terme de carrière, qu’il s’agisse de mobilité interne ou de promotion.

«Les hommes qui ont mon âge touchent beaucoup plus que moi», confie Sophie Malié, 50 ans, qui ajoute: «La direction me dit que ces salaires correspondent à une époque…». Une journaliste d’Europe 1, qui a tenté de négocier une augmentation auprès de sa DRH en arguant que ses collègues masculins gagnaient 300 à 400 euros de plus qu’elle, s’est vue rétorquer, après avoir donné un exemple concret: «Mais enfin, tu vaux moins que lui!».

Le problème touche aussi les autres radios. À France Info par exemple, une journaliste constate que ses collègues masculins bénéficiant d'une expérience équivalente ont passé l’échelon auquel elle prétend depuis deux ans, sans s’expliquer cette différence.

Qui dit conservatisme, dit sexisme

Comme dans d’autres milieux, la radio a aussi son lot de remarques misogynes, qui rythment le quotidien. Ce sont des femmes qui s’habillent en jeans et non en jupe, par peur des remarques. C’est un journaliste sportif qui balance à une de ses consoeurs: «Tu sais, c’est du sérieux ici», ou un présentateur archi connu qui lance:  «Tu es bien jolie, mais je n'ai pas le temps de te parler».

Ces remarques ont cours dans d’autres supports, comme la presse écrite ou la télévision, et reflètent un sexisme qui touche toute la société. Les différences de salaires ou de postes s’expliquent en vertu de stéréotypes quant aux femmes «moins compétentes», voire d’une certaine auto-censure des femmes elles-mêmes, moins enclines à sacrifier leur vie de famille ou leur santé au nom de la sacro-sainte carrière.

«Les filles ne sont pas incitées à se mettre en avant, et on parle d’un métier où il faut aimer se mettre en avant», avance Carine Bécard, grand reporter au service politique de France Inter. Pendant ses cinq ans aux matinales de France Info et de France Bleu, elle dit avoir vécu «un enfer»: «Ça tue la santé, la famille, la vie sociale».

«Plus le média est ancien, plus il est marqué par son identité masculine.»

Marlène Coulomb-Gully

Plusieurs femmes interviewées ont avancé l’idée que la radio est, plus que la presse écrite ou que la télévision et un peu à la manière des télévisions en continu et du web, un «média chaud», qui exige une grande réactivité et soumet à un stress important. Pour supporter ces conditions, la radio demanderait une certaine résistance physique, que l'on prête plus volontiers aux hommes –une variante du stéréotype de la femme «plus faible que l’homme».

Le caractère de média «chaud» n’incite par ailleurs pas les journalistes à renouveler leur carnet d’adresses aussi facilement que s’ils en avaient le temps. Quand il s’agira d’identifier un ou une experte à interviewer, les journalistes radio se tourneront encore plus que leurs homologues des autres médias vers des interlocuteurs disponibles rapidement. Sauf que les expertes sont parfois moins disponibles que les experts, qui consacrent globalement moins de temps aux tâches domestiques que leurs consœurs.

La radio est un média moins incarné physiquement que la télévision, et il est plus vieux –les grandes stations ont été créés pendant l’entre-deux-guerres. On sait que plus une structure est ancienne, plus l'inertie est grande, et par là le sexisme incrusté.

«Plus le média est ancien, plus il est marqué par son identité masculine», résume la chercheuse Marlène Coulomb-Gully, spécialisée dans les représentations du genre dans les médias. La télévision est plus récente et surtout, la présence du corps, qui était au départ un désavantage pour les femmes, s’y est progressivement muée en atout. Comme l'explique l'historien Patrick Eveno, «à la télévision, les directeurs se sont rendus compte que les femmes pouvaient servir de faire-valoir».

Recrutement vocal

Une autre explication est parfois avancée par les personnes que nous avons interviewées: et si c’était à cause des stéréotypes liés à la voix?

«On accusait les premières femmes qui ont travaillé à la radio d’avoir des voix trop criardes ou trop aiguës, bref, de ne pas avoir des voix d’hommes. Observez: les premières femmes qui sont entrées à la radio, comme Arlette Chabot ou Anne Sinclair, ont en commun d’avoir des voix relativement graves, note Marlène Coulomb-Gully. Je pense que c’est encore le cas. Il y a des habitudes, une culture auditive qui fait qu’il faut s’aligner sur les critères physiologiques de la voix des hommes. Une femme avec une voix aiguë aura plus de difficultés à s’imposer.»

Plusieurs journalistes et étudiantes en école de journalisme nous confirment avoir subi des remarques sur leur timbre, qui semble-t-il n’étaient pas ou moins adressées à leurs camarades hommes.

«Nos professeurs, tous masculins, ont tendance à privilégier les voix graves, et donc la plupart du temps masculines», lance une étudiante en radio. Un sentiment partagé par une dizaine de ses camarades. Une autre se plaint d’avoir entendu son professeur qualifier la voix d’une élève de «voix de sorcière». «C’est plus dur si on a une voix aiguë. D’ailleurs, si vous écoutez la radio, personne n’a de voix aiguë», avance une journaliste radio du groupe Nextradio TV.

«On nous fait comprendre, par leur absence sur les ondes, que les voix de femmes ne sont pas faites pour porter la tranche de la matinale [...]»

Sophie Malié

Sophie Malié, réalisatrice à Europe 1, a constaté pour sa part une forme de sexisme lié à la voix dans le recrutement des journalistes stars de la matinale: «On nous fait comprendre, par leur absence sur les ondes, que les voix de femmes ne sont pas faites pour porter la tranche de la matinale [7h-9h], comme si elles manquaient d'autorité ou de légitimité à porter une tranche importante. [...] La matinale est la tranche qui rapporte le plus, et on a l'impression que la direction ne se risque pas à la confier à une femme».

Jusqu’au plus haut niveau, certains et même certaines responsables radio sont persuadées que les voix graves sont plus belles et que le public les apprécie davantage. En Belgique, le directeur des radios de la RTBF, Francis Goffin, a énoncé sans détour cette pensée à deux reprises dans des interviews données en mai 2017: «En radio, ce n’est pas évident les voix de femmes, objectivement, pour des raisons de texture, c’est plus difficile que pour des timbres masculins». Trois sources chez RMC nous ont par ailleurs rapporté qu’il y a plusieurs années, Frank Lanoux, alors patron de la radio, avait affirmé que les voix de femmes passent moins bien que les voix d’hommes.

Mais pourquoi serions-nous plus révérencieux avec les voix graves? La hauteur de la voix est directement liée au volume du corps –taille et corpulence, explique l'orthophoniste spécialisée en vocologie et chercheuse en sciences du langage Joana Revis. Comme les individus sont «naturellement» ou inconsciemment attirés par la puissance, nous aurions une forme de préférence inconsciente pour les voix graves, indices d’une puissance physique. «Plus la voix est grave, plus l’individu est solide, digne de confiance; plus la voix est aiguë, plus l’individu est vulnérable. On peut imaginer qu’il est conféré aux voix graves une plus grande confiance», commente Joana Revis.

Cette préférence pour les voix graves a été démontrée par de nombreuses études, parues notamment dans la revue Proceedings of the Royal Society B en 2012 ou dans Plos One. On sait que les salaires des PDG sont corrélés à la hauteur de leur voix: plus leur voix est grave, plus ils gagnent d’argent. Les femmes à la voix grave gagnent aussi plus facilement les élections, la voix grave étant associée au sérieux.

Argument technique

Ce sexisme est tel qu’il pourrait avoir engendré un engouement outre-Atlantique pour la technique du «Vocal Fry», ou «friture vocale», une façon de parler en baissant tellement sa voix en fin de phrase qu'elle en devient saccadée, comme une onde FM que l’on capte mal –essayez un peu en prononçant n’importe quelle voyelle, vous verrez qu’elle passe de la clarté à la friture.

Le fait de rendre sa voix plus grave est devenu une véritable épidémie. Le «Vocal Fry» est pratiqué par certaines stars comme Britney Spears, Katy Perry, Zooey Deschanel ou Kim Kardashian, mais aussi par de nombreuses jeunes femmes.

Nassima Abdelli-Beruh, professeure au département d’orthophonie de l'université de Long Island, a constaté en 2011 que les deux tiers des étudiantes de son campus le pratiquaient, soit quatre fois plus que les garçons. Si les jeunes femmes l’utilisent, c’est sans doute pour avoir l’air plus sérieuses, et prioritairement dans le cadre professionnel, suggèrent les auteurs d’une étude sur le sujet.

En France, de nombreuses femmes politiques, comme Cécile Duflot ou Ségolène Royal, ont pris des cours pour apprendre à «poser leur voix» et la rendre plus grave. Quand elles laissent leur voix naturelle parler, certaines en font les frais. C’est ce qui est arrivé à Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, lors d’une séance à l’Assemblée nationale le 14 février, alors qu’elle essayait de défendre tant bien que mal le projet du gouvernement à Bure. Ses collègues Les Républicains se sont ostensiblement bouché les oreilles, une façon de lui imposer de moduler sa voix plus aiguë que la norme en vigueur à l’Assemblée, longtemps très masculine.

«C’est structurel, c’est lié à l'oreille humaine. Il y a un désavantage naturel des femmes.»

Sophie Malié

L’idée que les «voix graves sont plus belles que les voix aiguës» est rarement remis en question chez les journalistes et employées de radio que nous avons interviewées. Ce «darwinisme inconscient», qui potentiellement constitue une forme de handicap pour les femmes, est accepté comme tel. «C’est structurel, c’est lié à l'oreille humaine. Il y a un désavantage naturel des femmes», affirme par exemple Sophie Malié.

La perception de la voix est pourtant soumise à des modes et fait l'objet d’une construction sociale:

 «Dans les années 1960, on préférait des voix plus aiguës pour les hommes comme pour les femmes. Il y a eu ensuite une “mue sociale de la voix de femme”, concomitante de leur indépendance grandissante. Aujourd’hui, on est dans une période où il y a une plus grande diversité des voix», commente Claire Gillie, musicologue et psychanalyste, spécialiste d'anthropologie.

«Avant la Seconde Guerre mondiale, un modèle de voix autoritaire comme celle de Hitler ou Mussolini a beaucoup marché», complète Rosario Signorello, chercheur au Laboratoire de phonétique et phonologie du CNRS et auteur d'une thèse sur la voix charismatique. «On naturalise ce phénomène, alors que la voix est aussi le produit de la culture», ajoute Cégolène Frisque, maître de conférences en sociologie de l’information et de la communication à l’IUT de La Roche-sur-Yon.

À l’instar du directeur des radios de la RTBF, certains responsables de radio présentent cependant la préférence pour les voix plus graves comme une préférence «technique», et donc neutre. «C’est courant: les hommes avancent toujours un argument technique pour préserver leur domination, comme l’ont fait les militaires ou les camionneurs pour justifier leur refus de voir entrer des femmes dans la profession», explique Patrick Eveno.

Sexisme non spécifique

Les journalistes que nous avons interrogées nuancent toutefois l’importance de ce sexisme spécifique à la radio, au regard d’un sexisme plus «classique» –le fait d’être mise de côté au retour d’un congé maternité, de subir des remarques sur son physique, d’être moins bien payée que son collègue masculin ou de se voir attribuer un poste moins prestigieux.

«Je suis beaucoup plus témoin de sexisme sur les postes et sur les départs en mission que sur ces questions de voix, rapporte une journaliste d’Europe 1. Je n’ai jamais entendu de copines me raconter qu’on les mettait de côté parce qu’elles n’avaient pas la bonne voix», affirme Carine Bécard. «Les voix graves, les voix d’hommes sont souvent valorisées. Mais de là à avoir un poste parce qu’on a une jolie voix… Il faut avant tout que le journaliste soit rigoureux…», estime une journaliste de France Info.

«Aucun média n’a accueilli les femmes à bras ouverts [...]»

Marlène Coulomb-Gully

Le sexisme est globalement présent dans tous les types de médias, note Marlène Coulomb-Gully:

«Aucun média n’a accueilli les femmes à bras ouverts. Les premières femmes à travailler dans la presse généraliste, dans les années 1960, signaient avec un nom d’homme, comme Michèle Cotta. À la télévision, les femmes étaient recherchées comme speakerines, pas comme journalistes.»

Reste que la radio a fait d’énormes progrès, comme le montre le rapport du CSA de 2017 sur la représentation des femmes. Le conseil relève avec satisfaction que la part des femmes durant la matinale (6h-9h) s’élève à 44%, une augmentation considérable par rapport à 2016 (+9 points).

Les efforts portent aussi sur les postes. Cette année, Europe 1, où il n’y avait qu’une seule cheffe sur les sept premiers postes, a nommé plusieurs femmes: une directrice adjointe de la rédaction, une rédactrice en cheffe pour l’édition du soir, une cheffe de service à la politique ainsi qu’une cheffe adjointe du service reportage.

L’arrivée de Léa Salamé comme co-présentatrice de la matinale à France Inter est aussi une grande première. La directrice de la chaîne, Laurence Bloch, avait même essayé pour cette année 2017-2018 de confier les rênes de la matinale à une femme seule, mais a affirmé au Monde s’être fait «doubler par un bébé», en référence à l’enfant mis au monde par la journaliste il y a un an. Un épisode qui montre que la radio ne pourra parvenir à une réelle égalité sans un changement sociétal d’ampleur.

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