Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Washington Post
La Maison Blanche et la police migratoire américaine sont furieuses contre la maire d'Oakland, Libby Schaaf, qui a permis à des centaines de sans-papiers d'éviter des raids de police. En effet, un jour avant une descente de la police migratoire dans la région de San Francisco, Schaaf a publié un communiqué pour alerter la population locale.
Selon le directeur adjoint de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE), environ 200 personnes ont malgré tout été arrêtées ce jour-là, dont une centaine qui avaient des casiers judiciaires. Mais beaucoup plus –près de 800– auraient été arrêtés s'ils n'avaient pas été avertis.
Pour Schaaf, qui a refusé de spécifier comment elle avait obtenu ces informations sur le raid imminent, la priorité est de protéger les nombreux immigrés sans-papiers qui n'ont pas de passé criminel. Alors que sous Barack Obama, les expulsions de sans-papiers se concentraient sur ceux qui avaient des casiers judiciaires, depuis l'élection de Donald Trump, la police migratoire vise beaucoup plus large et a arrêté des pères et mères de famille qui n'avaient jamais posé problème.
Lors d'une conférence de presse, Libby Schaaf a précisé qu'elle avait décidé d'alerter la population en pensant particulièrement à Maria Mendoza-Sanchez, une infirmière et mère de quatre enfants qui avait été expulsée récemment avec son mari vers le Mexique.
«J'espère que nous allons reconnaître qu'il faut combattre le mythe raciste que l'administration Trump essaye de perpétuer, que les immigrés sont des criminels dangereux», a-t-elle déclaré.
«Scandaleux» pour la Maison Blanche
Sur Fox News, le directeur adjoint de l'ICE a comparé l'initiative de la maire à celle d'un membre de gang qui lance une alerte quand une voiture de police arrive dans un quartier.
Quant à la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Huckabee-Sanders, elle a qualifié les actions de la maire de «scandaleuses» et l'a accusée d'avoir mis en danger les agents de la police migratoire. Elle a précisé que le ministère de la Justice était en train d'examiner l'incident.
Comme de nombreuses autres villes dans les États démocrates, Oakland a un statut de sanctuaire, c'est-à-dire une ville où la police locale ne coopère pas avec les services d'immigration. Trump a voulu punir ces villes en leur retirant des financements fédéraux, mais un juge avait bloqué ce décret en novembre dernier.