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«C'était comme d'être enterré vivant»

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Trois jours après le violent séisme qui a frappé Haïti, un premier bilan dressé par la Croix Rouge estime à près de 50.000 le nombre de morts. Le New York Times a interrogé un survivant qui a passé plusieurs heures enfoui sous des décombres «une journée est aussi longue qu'une année, raconte-t-il. C'est comme d'être enterré vivant. Je ne pouvais pas crier, j'étais trop faible. Je me demandais si quelqu'un, un jour, viendrait.» C'est finalement un voisin qui l'a sauvé. Le quotidien new yorkais s'attache à décrire les «petits miracles» de personnes rescapées grâce à l'aide d'un proche, d'un voisin ou d'un passant. Mais rappelle que «l'espoir s'amenuise pour plusieurs centaines de personnes ensevelies. Les témoins racontent qu'ils n'entendent presque plus de cris émanant des débris.»

L'agence de presse Reuters se demande qui est actuellement en mesure de prendre des décisions pour l'Etat caribéen. «Même le président René Reval n'a plus de maison. La force de maintien de la paix de l'ONU est occupée à compter elle aussi ses morts.» Dan Erikson, chercheur américain à la tête d'un think tank spécialisé en politique haïtienne l'explique: «La triste vérité c'est que le pays est livré à lui-même. Obama a réagi alors que le président haïtien est resté silencieux: l'administration américaine s'est positionné de facto en décideuse sur le territoire haïtien.»

Sur le site web de la BBC, les haïtiens ou les témoins du seïsme sont invités à témoigner. Comme Paul, habitant de Pétionville, qui raconte que «vers 22 heures mercredi soir, un voisin est venu me demander de l'aider à sortir son fils de 13 ans de sous les décombres. Il m'a dit qu'il avait pu sauver ses 3 filles mais pas son fils. Il m'a indiqué là ou il pensait que son fils était enfoui et m'a demandé si je pouvais voir la main de l'enfant. J'ai aperçu trois petits doigts écrasés. Nous n'avons pas pu le sauver.»

Jeune haïtien émigré aux Etats-Unis, Sebastien raconte lui comment il a appris la catastrophe «c'était mon premier jour à un nouveau travail, je n'ai pas osé me lever et partir pour appeler ma famille. C'était horrible, je regardais à la télévision des lieux que je connaissais, complètement détruits.»  La chaîne américaine CNN diffuse des images de bâtiments démolis, de personnes en état de choc et de secours débordés.

Le jeune homme décide alors de créer un site internet pour aider les familles à se retrouver: connect with your loved ones in Haïti. Sur plusieurs pages, les mêmes messages. Une brève description physique, un nom, une adresse mail, un mince espoir «si quelqu'un a vu mon grand-père (...), contactez moi(...), merci, Dieu vous bénisse».

L'Huffington Post se fait l'écho de l'élan mondial de solidarité et appelle ses lecteurs à faire des dons aux ONG présentes à Haïti. La rédaction rappelle que Georges Clooney travaille avec MTV pour organiser un Téléthon en faveur des victimes du tremblement de terre. Les noms des stars qui participeront aux côtés de l'acteur ne sont pas encore connus. L'évènement aurait probablement lieu le 22 janvier prochain.

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[Lire les articles dans leur intégralité sur le New York Times, Reuters, la BBC, CNN, le forum connect with your loved ones, le Huffington Post.]

Image de une : Port-au-Prince, Haïti (Creative Commons, Flickr)

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