Le 12 janvier, le Wall Street Journal a révélé que l'avocat de Donald Trump avait payé 130.000 dollars pour s'assurer du silence de Stormy Daniels, une actrice porno avec laquelle Trump aurait eu des rapports sexuels en 2006, alors qu'il était marié avec Melania.
La Maison-Blanche a démenti, mais le Wall Street Journal a aussi retrouvé la société créée par l'avocat pour transférer l'argent sans laisser de traces («Essential Consultants LLC»).
Depuis, Stormy Daniels a lancé une tournée de plusieurs clubs de striptease intitulée «Make America Horny Again», un clin d'oeil au slogan de Trump –avec «horny» (soit «excité») au lieu de «great».
«Seconde chance»
Tout cela n'a pas dérangé Tony Perkins et Franklin Graham, deux leaders évangéliques ultraconservateurs et homophobes, qui ont annoncé à la télé que Trump était pardonné.
«C'était il y a longtemps. Je suis plus intéressé par la personne qu'il est aujourd'hui. Je pense qu'il a changé», a dit Graham.
Quant à Perkins, qui dirige le Family Research Council (une organisation violemment homophobe qui défend les «valeurs familiales»), il a expliqué que les évangéliques n'approuvaient pas les comportements passés de Trump, mais qu'ils ont voulu lui donner une «seconde chance».
Les chrétiens évangéliques ont voté Trump à plus de 80% car ils sont fans des positions anti-avortement et pro-«liberté religieuse» du président, même s'ils admettent qu'il est moralement imparfait en tant qu'homme.
Hypocrisie
Ce grand écart ne satisfait pas tout le monde. Sur la chaîne MSNBC, l'ancien président du parti républicain, Michael Steele, a critiqué l'hypocrisie de ces leaders chrétiens.
«Fermez-la et ne me prêchez plus jamais rien. Je ne veux rien entendre, parce qu'après m'avoir dit comment vivre ma vie, qui il faut aimer, ce qu'il faut croire, ce qu'il faut faire, maintenant vous restez là sans rien faire. Si les prostituées ne comptent pas, si le commentaire sur “attraper les femmes par la chatte” ne compte pas, si son comportement et ses mensonges ne comptent pas, alors fermez-la.»