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Un Youtubeur mexicain de 17 ans retrouvé mort après s'être moqué d'un chef de cartel dans une vidéo

Il aurait «manqué de respect» à un baron de la drogue «pire qu'El Chapo».

Capture Instagram - elpiratadeculiacan
Capture Instagram - elpiratadeculiacan

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Independent

Mort pour une mauvaise plaisanterie? Juan Luis Lagunas Rosales, alias «El Pirata de Culiacan» était un Youtubeur bien connu au Mexique, et pas que. À 17 ans, il était suivi par près d'un million d'abonnés sur Facebook et plus de 320.000 sur Instagram. Son talent? Le binge-drinking. 

L'adolescent s'amusait dans ses vidéos Youtube devenues virales, à descendre des bouteilles entières de whisky –ou autre alcool fort– en quelques instants, quitte à perdre connaissance. Et ce, alors que l'âge légal de consommation d'alcool au Mexique est fixé à 18 ans.

Devenu en moins de deux ans une véritable célébrité au Mexique, il avait fini par acquérir un statut de «people», et était convié à toutes sortes d'évènements promotionnels. Fort de sa popularité, Juan Luis Lagunas Rosales s'affichait également sur Instagram –avec un certain second degré– mitraillettes dans les mains, entouré de jeunes femmes dénudées, devant des voitures de luxe. 

Sa tête de bébé, son attitude clownesque et son allure, raconte The Independent, amusaient des centaines de milliers d'internautes, friands de découvrir ses prochaines vidéos sulfureuses. «Comme beaucoup de garçons de son âge, explique le quotidien britannique, il se croyait invincible, disait tout ce qui lui passait par la tête à propos de qui que ce soit. Tout n'était que jeu et fête.»

«El Mencho a mí me pela la verga»

Problème: «El Pirata de Culiacan» résidait à Sinaloa, un État mexicain connu pour être l'un des plus dangereux du pays. Là où manquer de respect à la mauvaise personne peut se payer très cher. Dans une récente vidéo (attention image choquante), l'adolescent, visiblement éméché, adresse une pique à Nemesio Oseguera Cervantes, plus connu sous le nom de «El Mencho», et qui n'est autre que l'un des dealers les plus violents du Mexique. Leader du Jalisco New Generation Cartel (Cártel de Jalisco Nueva Generación), il est aussi l'homme le plus recherché des services de renseignements américains et serait «pire qu'El Chapo».

«El Mencho a mí me pela la verga», lâche-t-il, expression traduisible littéralement par «El Mencho me pèle la verge», mais qui signifierait plutôt, en argot mexicain, «Je m'en bats les c******* d'El Mencho». Le jeune Juan Luis Lagunas Rosales sera retrouvé mort quelques jours plus tard, lundi 18 décembre, le corps criblé de 15 balles. Ce soir-là, il se trouvait dans un bar avec des amis lorsqu'un groupe d'hommes armés ont surgi et l'ont abattu, d'après le procureur général de Jalisco.  

Si les enquêteurs ignorent encore la cause de son assassinat, les Mexicains ont le regard tourné vers El Mencho. «El Mencho est la dernière personne que vous voulez offenser», assure The Independent. Son cartel, qui aurait moins d'une décennie, vit du trafic d'armes, d'extorsion de fonds et de rançons de kidnappings, racontait le journaliste du Washington Post Josh Partlow en 2015. Lié à des milliers de meurtres, il opère dans plusieurs États et serait aujourd'hui à la tête d'un des bastions de la drogue les plus influents au Mexique. 

La mort de Juan Luis Lagunas Rosales s'inscrit dans l'une des années les plus meurtrières du pays. Au total, 20.878 assassinats ont été recensés par les autorités nationales durant les dix premiers mois de 2017.  

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