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Google s'en prend aux médias russes RT et Sputnik

Une annonce qui n'a pas tardé à faire réagir le Kremlin.

Eric Schmidt au forum de Halifax sur la sécurité internationale, le samedi 18 novembre 2017 | Capture d'écran — <a href="http://halifaxtheforum.org/forum/2017-halifax-international-security-forum/saturday-november-17/#agenda">2017 Halifax International Security Forum</a>
Eric Schmidt au forum de Halifax sur la sécurité internationale, le samedi 18 novembre 2017 | Capture d'écran — 2017 Halifax International Security Forum

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Washington Post

Le mois dernier, Twitter avait déjà interdit à RT et Sputnik d'acheter des encarts publicitaires sur sa plateforme.

C'est désormais Google qui s'en prend aux deux sites d'«information» proches du Kremlin , en prévoyant de les déclasser prochainement dans ses résultats de recherche.

Résorption des contenus trompeurs et abusifs

L'annonce, faite samedi dernier par le président exécutif d'Alphabet Inc. (le conglomérat dont fait partie Google), Eric Schmidt, n'a pas plu à Aleksandr Zharov, le directeur du Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l'information et des médias de masse en Russie –ou «Roskomnadzor», pour aller plus vite.

Celui-ci s'est fendu d'une lettre envoyée ce mardi au géant du web, dans laquelle il demande des explications et menace de prendre des mesures de contre-attaque «plus sérieuses» dans le cas où il ne serait pas entendu.

Le 18 novembre, Schmidt avait affirmé lors d'un forum tenu à Halifax sur la sécurité internationale que Google travaillait à résorber les contenus trompeurs et abusifs en leur donnant moins de visibilité, plutôt qu'en les radiant directement. Il intégrait ces mesures dans un plan plus large d'amélioration de la qualité de l'outil recherche, dont l'actualisation régulière des algorithmes permettant le référencement est l'un des points principaux.

Chasse aux trolls d'État

Margarita Simonyan, la rédactrice en chef de RT, a aussitôt pris Google à partie, l'accusant de mener une politique discriminatoire envers le Kremlin:

«Il est bon de voir un témoignage de Google défiant toute logique et toute raison: les faits ne sont pas permis s'ils proviennent de RT, “à cause de la Russie” —même si Google a témoigné devant le Congrès n'avoir trouvé aucune manipulation de leur plateforme ni violation de leur politique par RT. [...] Si ce n'est pas de la censure, je ne sais pas ce que c'est.»

En janvier, un rapport du bureau du renseignement national américain avait qualifié les deux médias de «trolls quasi-gouvernementaux». L'influence de leur propagande sur la campagne électorale de 2016 avait été pointée, accusant le Kremlin de s'immiscer dans la politique intérieure du pays.

Un peu plus tôt ce mois-ci, les législateurs russes ont fait passer une mesure permettant aux autorités d'obliger les médias étrangers à s'enregistrer comme «agent étranger», faisant écho à l'obligation similaire imposée à RT aux États-Unis. Vladimir Poutine pourrait transformer cette mesure en loi d'ici fin novembre.

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