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La définition du harcèlement sexuel varie selon les pays et les âges

Selon un récent sondage, environ 25% des Françaises et Américaines de moins de 30 ans trouvent que les compliments sur le physique et les invitations à boire un verre peuvent être du harcèlement sexuel.

<a href="URL%20adresse%20de%20la%20photo">Un homme et une femme au travail</a> | Rawpixel.com via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Un homme et une femme au travail | Rawpixel.com via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Economist

En octobre, peu après les révélations sur le producteur Harvey Weinstein, l'institut de sondage américain YouGov a interrogé plus de huit mille personnes dans cinq pays sur leur définition du harcèlement sexuel.

Si à peu près tout le monde était d'accord pour dire que les demandes de «faveurs sexuelles» constituent du harcèlement, d'autres comportements, comme siffler, faire des compliments sur le physique ou inviter à boire un verre étaient vus de façon différente selon l'âge et le pays

Différences entre générations

Ainsi, parmi les Françaises entre 18 et 30 ans interviewées par YouGov, 25% pensent qu'une invitation à boire un verre constitue du harcèlement, alors que seules 5% des Françaises de plus de 60 ans pensent que c'est le cas.

Les jeunes Américaines sont sur la même longueur d'onde que les jeunes Françaises sur ce sujet, contrairement aux Allemandes et aux Britanniques, qui ne voient pas ces invitations comme problématiques (elles ne sont que très peu à estimer qu'il s'agit de harcèlement).

Une des tendances mises en lumière par le sondage est la différence entre les générations. Par exemple, plus de la moitié des femmes britanniques de moins de 30 ans disent que se faire siffler est inacceptable, contre moins de 20% des plus de 64 ans. Même différence sur ce sujet chez les Américaines: les jeunes considèrent que c'est du harcèlement à presque 75%, contre environ 40% des femmes ayant atteint la soixantaine.

Exceptions nationales

Quelques exceptions étranges sont aussi révélées: les hommes allemands et suédois sont peu nombreux à penser que les blagues à caractère sexuel peuvent constituer du harcèlement. Chez les jeunes, ils ne sont que 25% à dire que ce genre de blague est un problème, contre 75% aux États-Unis et 50% en France. De même, seulement 25% des Allemands trouvent que regarder les seins d'une femme est du harcèlement sexuel, contre 50% des hommes français en moyenne. 

La condamnation des mains aux fesses varie aussi de manière étonnante, peut-être parce que les sondeurs ont utilisé la paraphrase plus ambigüe de «placer une main sur le bas du dos». Les Français sont 75% à penser qu'il s'agit de harcèlement, alors que les Américains ne sont qu'entre 40 et 50%. 

En règle générale, une des limites de ce type d'étude est que les descriptions des comportements ne rendent pas compte du contexte. Dans certains cas, des invitations à boire un verre et des compliments sur le physique, surtout s'ils sont répétés et accompagnés de chantage, pourraient constituer du harcèlement. C'est peut être ce que voulaient dire les jeunes femmes interrogées.

 

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