Santé / Parents & enfants

L’Ouganda encourage les hommes à dire «oui» à la vasectomie

Les autorités ougandaises y voient un moyen de baisser le taux de natalité encore bien trop élevé du pays.

<a href="https://www.flickr.com/photos/wra_gs/32630749416/in/photolist-3i6J5E-69TmvL-RHt7XS">Un couple célèbre la naissance de leur enfant au Barr Health Center III, dans le disctrict de Lira, dans le Nord de l'Ouganda.</a> | The White Ribbon Alliance via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/">License by</a>
Un couple célèbre la naissance de leur enfant au Barr Health Center III, dans le disctrict de Lira, dans le Nord de l'Ouganda. | The White Ribbon Alliance via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur ABC News

Si l’on pense souvent à la contraception féminine lorsqu’il s’agit de réduire les naissances, l’Ouganda mise plutôt sur les hommes. Le pays cherche à convaincre ses citoyens de subir cette opération indolore pour baisser le taux de natalité encore très élevé dans ce pays africain, rapporte ABC News.

En effet, même si le nombre d’enfants par femme est passé de 6,9 en 2001 à 5,4 aujourd’hui, l’Ouganda compte encore parmi les pays les plus fertiles du monde. Dans un rapport daté de 2015, l’ONU mentionnait l’Ouganda parmi les neuf pays d’Afrique qui concentreraient «la moitié de la croissance démographique mondiale» entre 2015 et 2050.

Dans l’un des pays les plus pauvres du monde comme l’Ouganda, baisser le taux de natalité serait pourtant un moyen de garantir un meilleur niveau de vie à la population, rappelle ABC News. Sam Mwandara, coordinateur de projet pour l’association Reproductive Health Uganda, trouve la situation actuelle «alarmante»:

«La population augmente tellement rapidement par rapport aux terres, au travail, à l’éducation, et à la santé.»

Du côté des femmes, seules 35% de celles qui sont mariées utilisent une méthode de contraception «moderne». Et l’avortement demeure interdit en Ouganda, sauf si la vie de la mère est en danger. Miser sur la vasectomie et sur les hommes, c’est donc aussi occulter certains droits des femmes.

Quoi qu’il en soit, la stérilisation masculine garde mauvaise presse dans ce pays subsaharien. La peur de se retrouver «impuissant» ou «stigmatisé» dissuade la plupart des hommes de passer à l’acte, relève ABC News. Owor, un témoin interrogé par le site d’informations, est pourtant très content de son choix:

«Beaucoup de gens pensent qu’un homme qui subit une vasectomie ne peut plus être un homme normal, mais ce n’est pas un problème. Ma femme est très heureuse.»

Soutenue par l’ONU, Reproductive Health Uganda propose cette opération dans une clinique de la capitale pour 13 dollars, une somme abordable selon le Docteur Kenneth Buyinza, expert de la santé reproductive. Dans des cliniques privées, le coût de l’intervention peut dépasser les 50 dollars.

Même si le coût peut rester un frein, les mentalités le sont encore plus. Mais l’Ouganda ne fait pas figure d’exception sur ce point; en France aussi, la vasectomie reste un tabou.

cover
-
/
cover

Liste de lecture