Nucléaire: il n'y aura pas de centrale française à Abu Dhabi

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Il n'y aura pas de réacteur nucléaire français à Abu Dhabi. Selon les informations de l'agence Reuters, ce serait le consortium coréen qui aurait remporté le contrat de construction de quatre - projet initial - d'une valeur de 40 milliards de dollars (28 milliards d'euros).

Au delà de la somme (la plus importante jamais signée au Moyen-Orient) et de la signature de ce marché qui restent à confirmer, les Coréens regroupés autour de Korea Electric Power Corp (KEPCO), Hyundai, Samsung construiront une très symbolique centrale nucléaire du Golfe persique.

La visite du président Sud-Coréen Lee Myung-bak dans les Emirats Arabes Unis devait servir d'ultime effort diplomatique pour faire avancer la négociation, indiquait samedi le Wall Street Journal. Mais Reuters indique aujourd'hui que le chef de l'Etat coréen pourrait donc repartir avec le contrat signé. La construction de la centrale devrait débuter en 2012.

Côté français, finaliste de cette table qui comprenait les industriels américains et japonais de General Electric et Hitachi, l'arrivée d'EDF début décembre n'aura pas permis de remporter le contrat.

Le consortium français, qui travaille sur le projet depuis deux ans, était au départ composée de GDF Suez, du groupe nucléaire Areva et du pétrolier Total. Mais devant la forte concurrence du Coréen et les exigences des Emirats, le trio, poussé par l'Elysée, rappelle l'AFP, a intégré EDF, jusqu'à lui laisser prendre la tête du groupe tricolore en décembre dernier. «C'est le patron de la filière nucléaire française, Nicolas Sarkozy, qui a demandé à EDF d'y aller», explique une source proche du dossier à l'AFP.

Reste maintenant à expliquer cette défaite à l'export du nucléaire, «fleuron» de l'industrie française. La technologie française se base sur l'EPR, la coréenne sur un réacteur de troisième génération, l'APR-1400, et le groupe japonais sur réacteur à eau bouillante, l'ABWR. Côté français, on avance la question du prix: «Depuis le départ, c'est le problème principal. Les coréens ont fait une offre très agressive. Si Abou Dhabi se décide uniquement sur le prix, on a perdu», remarquait à l'AFP un membre du consortium français. La force de l'euro, face au dollar, malgré une offre de compensation, n'a probablement pas aidé.

La France, qui a ouvert une base militaire dans l'Emirat, a encore une négociation commerciale en cours avec Abu Dhabi : les rafales de Dassault.

Les responsables industriels et politiques français n'ont pas encore réagi à cette nouvelle.


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