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Pour le conseiller évangélique de Trump, «Dieu lui a donné toute autorité pour tuer Kim Jong-un»

Robert Jeffress s'est fendu d'un communiqué inquiétant.

Le pasteur Robert Jeffress, présente Donald Trump lors d'un concert au Centre John F. Kennedy. Washington, DC. 1er juillet 2017. Mandel Ngan/ AFP
Le pasteur Robert Jeffress, présente Donald Trump lors d'un concert au Centre John F. Kennedy. Washington, DC. 1er juillet 2017. Mandel Ngan/ AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Slate.com

Après que Donald Trump a promis de répondre aux multiples provocations de Pyongyang par «le feu et la fureur tels que le monde n'en a jamais vu», son conseiller évangélique Robert Jeffress a remis une pièce dans l'escalade verbale qui oppose le régime nord-coréen et la Maison-Blanche. Connu pour ses déclarations sur les origines sataniques du mormonisme, il s'est fendu d'un communiqué particulièrement emporté, rapportent nos confrères américains de Slate.com:

«Dieu a donné aux dirigeants le pouvoir d'user de tous les moyens, y compris la guerre, pour empêcher le triomphe du mal, peut-on y lire. Pour ce qui est de la Corée du Nord, Dieu a donné à Trump toute autorité pour tuer Kim Jong-un», a-t-il admis.

Une interprétation tendancieuse

Robert Jeffress s'est appuyé sur un passage «sans équivoque» du chapitre 13 du livre des Romains. «Lorsqu'il s'agit du sort à réserver aux malfaiteurs, dans la Bible, le livre des Romains est très formel», martèle ce pasteur d'une mégachurchienne baptiste du Sud à Dallas, omettant de préciser que juste avant le texte sacré critique ceux qui répondraient au mal par le mal. Ce passage rappelle que les dirigeants sont «les serviteurs de Dieu pour exécuter la colère contre le malfaiteur», précise-t-il.

Pour Slate.com, une chose est de dénoncer le régime totalitaire nord-coréen qui bafoue la liberté religieuse et les droits de l'homme, une autre est de pousser la Maison-Blanche à s'engager dans une aventure périlleuse à travers une interprétation d'un texte biblique hors contexte. «Qu'est-ce qui est plus effrayant? Un homme instable qui joue avec l'arme nucléaire ou le fou qui affirme que Dieu lui-même lui a donné l'autorisation d'appuyer sur le gros bouton», s'interroge la journaliste Ruth Graham.  

Contrairement au positionnement va-t-en-guerre de Robert Jeffress, la communauté chrétienne a longtemps été à la pointe de la lutte contre le nucléaire. Le magazine américain rappelle que l'évangéliste Billy Graham, un conseiller spirituel influent des présidents américains depuis Harry Truman, avait aussi appelé à mettre fin à la course au nucléaire

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