Temps de lecture: 3 minutes - Repéré sur The Washington Post
C'est l'histoire d'un homme qui pensait avoir gagné internet, mais qui a vu toute une partie du réseau se retourner contre lui et le transformer en mème ridicule. Tout a commencé avec un post Instagram. Le 31 juillet, Robbie Tripp partage cette photo de sa compagne et lui sur la plage accompagné d'un texte dans lequel il explique l'aimer «elle et son corps pulpeux».
«Quand j'étais adolescent, mes amis se sont souvent moqués de mon attirance pour les filles les plus rondes, celles qui étaient plus petites, qui avaient plus de formes, les filles que les mecs (basiques) qualifiaient de “rondes” ou même de “grosses”. Et puis je suis devenu un homme, j'ai commencé à m'éduquer sur des sujets comme le féminisme et la façon dont les médias marginalisent les femmes en ne montrant qu'un standard très mince et spécifique de la beauté (mince, grande, élancée), et j'ai découvert la quantité d'hommes qui croient en ce mensonge.»
Le tout suivi d'une description de son amour pour les femmes qui ne rentrent pas dans ce standard. Au début, rapporte le Washington Post, les réactions étaient pourtant positives. The Today Show, le HuffPost et BuzzFeed notamment l'ont relayé: ce dernier appelant ses lecteurs à s'inspirer de la gentillesse de Robbie Tripp.
Et puis tout a basculé en quelques heures. Face aux nombreuses reprises, plusieurs personnes n'ont pas apprécié que l'on porte aux nues un homme qui se met un peu trop en avant. Et Robbie Tripp est devenu sujet de moqueries avant de devenir un mème, explique le Washington Post.
«La justification du mème contre Tripp est la suivante:
1) Il ne devrait pas être extraordinaire de trouver une femme “ronde” attirante, mais le post de Tripp insinue que si.
2) À cause de 1), présenter Tripp comme un homme courageux, super “woke”, ou l'homme parfait, ou autre, juste parce qu'il aime sa femme est un peu risible.
3) Sa caractérisation de ce à quoi ressemblent “les vraies femmes” (“Un vrai femme n'est ni une pornstar, ni un mannequin pour bikinis, ni un personnage de film”) et ses conseils normatifs faits aux femmes et aux hommes ne sont pas aussi utiles ou “body positive” que Tripp semble le penser. [...]
Finalement, le mème est devenu une juxtaposition moqueuse du discours de Tripp avec d'autres images –ou qui improvisaient à partir de passages de son post pour mettre en avant leur absurdité.»
Exemples:
J'aime mon copain et son petit pénis.
Tripp, lui, semble ne pas en avoir grand chose à faire. Sur Instagram, il continue ses messages «inspirants», mais il a évoqué rapidement les «haters» sur Twitter.
Ne tardez pas trop cependant si vous voulez partager vos meilleures idées de détournement: le Washington Post estimait dès le 6 août que le mème était en fin de vie.