Santé / Tech & internet

Les smartphones ont-ils détruit la génération «iGen»?

C'est la question sur laquelle Jean M. Twenge, docteur et professeure en psychologie, se penche depuis de nombreuses années.

<a href="https://www.pexels.com/photo/2-boy-sitting-on-brown-floor-while-using-their-smartphone-near-woman-siiting-on-bench-using-smartphone-during-daytime-159395/">Des garçons jouent sur leur téléphone.</a> | Pixabay via Pexels CC <a href="https://www.pexels.com/photo/2-boy-sitting-on-brown-floor-while-using-their-smartphone-near-woman-siiting-on-bench-using-smartphone-during-daytime-159395/">License by</a>
Des garçons jouent sur leur téléphone. | Pixabay via Pexels CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Atlantic

C'est une question brûlante. Redondante, certes, mais brûlante: les smartphones ont-ils détruit une génération, à savoir la génération Z ou «iGen»? Pour tenter d'y répondre, Jean M. Twenge, docteure en psychologie et professeure à l'université de San Diego aux États-Unis a publié une longue enquête dans The Atlantic, en parallèle de la sortie récente de son livre Génération Moi: pourquoi aujourd'hui les jeunes américains sont plus confiants, assertifs –et plus pitoyables qu'avant.

Pour Jean M. Twenge, qui étudie l'évolution des générations, notamment sous l'angle de l'estime de soi, depuis près de vingt ans, le constat est sans appel: les smartphones ont eu une influence sur les ados et les préados.

«L'arrivée du smartphone a changé radicalement tous les aspects de la vie des adolescents, de la nature de leurs interactions sociales à leur santé mentale. Ces évolutions ont affecté les jeunes aux quatre coins du pays et dans n'importe quels types de foyers. La tendance s'observe parmi les riches comme chez les pauvres; quelle que soit l'origine ethnique, dans les villes, les banlieues et les petites villes. Du moment qu'il y a une antenne-relais, il y a des adolescents qui vivent leur vie sur leur smartphone.»

Solitude et dépression

 

Si le constat n'est pas nouveau, ce qui surprend ici c'est à quel point l'utilisation des smartphones influe sur la sociabilité de ces jeunes: moins de temps passé entre amis, moins de rencards, moins de sexe, moins de sommeil, plus de solitude, moins de volonté d'être indépendant et de passer son permis de conduire.

«Plus ils passent du temps à regarder leur écran, plus ils témoignent de signes de dépression», note Jean M. Twenge.

Elle pointe, par ailleurs, un chiffre saisissant: entre 2000 et 2015, le nombre d'adolescents qui voient leurs amis presque tous les jours a chuté de plus de 40%. Une baisse qui s'est particulièrement accentuée au cours de ces dernières années, précise The Atlantic.

«Ce n'est pas seulement une question de jeunes qui font moins la fête, mais de jeunes qui traînent de moins en moins ensemble. C'est quelque chose que les jeunes avaient l'habitude de faire: les geeks et les sportifs, les pauvres et les riches... La patinoire, le terrain de basket, le bassin de baignade de la ville, le spot de pêche du coin –ils ont tous été remplacés par des espaces virtuels accessibles par les applications et le web.»

Dans la question de départ, «Les smartphones ont-ils détruit une génération?», le mot détruire peut paraître exagéré. Mais, d'un autre côté, à quand remonte la dernière fois où vous vous êtes dit: «J'aimerais tellement que mes enfants passent davantage de temps sur leur téléphone», interroge Quartz.

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