Monde

La sécurité sociale britannique interdit l'homéopathie et la phytothérapie

Les officiels du National Health Service estiment que les fonds alloués à ces traitements, jugés peu efficaces, pourraient être réutilisés autrement.

L'hôpital Saint Thomas de Londres affiche le logo de la NHS. 8 mai 2017. Ben Stansall / AFP
L'hôpital Saint Thomas de Londres affiche le logo de la NHS. 8 mai 2017. Ben Stansall / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The telegraph

La National Health Service (NHS), le système de santé publique au Royaume-Uni, souhaite orienter ses fonds vers des traitements plus efficaces. D'après The Telegraph, celle-ci considère l'homéopathie et de la phytothérapie comme de simple placebos, et constituerait donc une mauvaise utilisation des fonds publics.

Au cours des cinq dernières années, le NHS a dépensé environ 600.000 livres sterling (670.000 euros) pour les traitements homéopathiques, malgré un grand débat sur l'efficacité de ces pratiques médicales alternatives. Selon les responsables du NHS, les mesures annoncées devraient permettre d'économiser au moins 250 millions de livres sur les 545 millions de livres dépensées chaque année pour des traitements dont la plupart sont facilement disponibles dans les pharmacies, les supermarchés, et chez bien d'autres détaillants, souvent à un prix nettement inférieur à celui déboursé par l'institution publique. De fait, les organismes du NHS seront invités à ne plus payer aux patients un certain nombre de traitements spécifiques, tels que les suppléments d'oméga-3, les patchs de lidocaïne et les analgésiques au fentanyl.

Mettre fin aux dépenses inutiles et développer des traitements modernes

Pour le directeur général du NHS, Simon Stevens, le public s'attend à ce que chaque livre soit dépensée à bon escient. «Nous avons probablement le service de santé le plus efficace qui soit, mais il y a encore des imperfections que nous devons corriger. Et aujourd'hui, nous prenons des mesures concrètes afin d'utiliser nos fonds pour développer des traitements modernes», a-t-il soutenu.

«Nous devons mettre fin aux dépenses inutiles», renchérit pour sa part le directeur médical Sir Bruce Keogh. Alors que les patients expriment leurs inquiétudes, lui estime qu'un débat franc et direct sur ce qui doit être financé ou pas est nécessaire pour une rationalisation des ressources.

«Le fait que certains traitements soient disponibles chez les détaillants ne veut pas dire qu'ils sont accessibles à tous», fait savoir Don Redding de National Voices, une association de défense des patients. Selon lui, «l'arrêt de ces prescriptions risque de compromettre le principe de la gratuité en créant un système où l'accès aux traitements repose sur la capacité à payer ou pas.»

Mais d'après Edzard Ernst, Professeur émérite à l'Université d'Exeter, c'est une décision qu'il faut saluer car elle était attendue depuis longtemps: «Depuis sa création, il y a deux cents ans, l'homéopathie est critiquée. Les études n'ont pas permis de démontrer que cette pratique est autre chose qu'un effet placebo. Le NHS a donc le devoir légal mais aussi moral de dépenser judicieusement l'argent du contribuable.»

En savoir plus
cover
-
/
cover

Liste de lecture