France

La France, on l'aime ou on la nique

Quand j'entends la Marseillaise, je bande. Je jure que c'est vrai. J'ai les couilles tricolores.

<a href="https://www.flickr.com/photos/ahia/27318116562/">Carving: "vive la France," North Gate, Thang Long Citadel, Hanoi</a> | Ahia via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Carving: "vive la France," North Gate, Thang Long Citadel, Hanoi | Ahia via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes

Comment, qu'ouïs-je, qu'entends-je, que perçois-je, une députée de la représentation nationale a refusé de déclamer au micro d'une radio à la forte assise populaire «Vive la France»? Mais quelle honte, mais quel crime, mais quelle abomination! Et en plus, elle est noire?!!! Ne me dites pas qu'elle est juive aussi, ce serait trop pour mes nerfs déjà assez ébranlés par cette sortie!

Mais comment ne peut-on pas s'époumoner à fendre la Tour Eiffel en deux «Vive la France»? Comment, lorsqu'on se prétend française, lorsqu'on incarne le visage même de la République, lorsqu'on doit tout à la France, peut-on être réticent à s'exclamer haut et fort, Vive la France? Quelle faute de goût, quelle ingratitude, quelle provocation!

Moi qui ne suis même pas député, qui d'ailleurs ne suis pas grand-chose hormis un brave patriote au sang pur, c'est dix fois, c'est quinze fois, c'est mille fois par jour que je crie à hue et à dia «Vive la France». C'est comme un cri du cœur que je ne saurais réfréner. Cela part des entrailles, s'attarde dans la poitrine, gonfle dans la gorge avant d'exploser dans ma bouche en une éructation gutturale et sonore: «Vive la France». Oui «Vive la France».

A peine levé, avant même d'avaler mon café, je descends dare-dare dans la cour de mon immeuble et, encore en slip, dans la lumière laiteuse du jour qui pointe, au pied du drapeau tricolore, saisi d'émotion, je beugle à faire exploser mes hémorroïdes, un tonitruant «Vive la France».

C'est que je l'aime moi ma France. Je l'aime à en crever. Je l'aime comme j'aime ma mère. Je l'aime avec mes tripes et avec ma trique. Je l'aime tout entière. Je l'aime de Lille à Bordeaux, de Brest à Marseille, de Clermont-Ferrand à Nantes. Je l'aime comme jamais je n'aimerai Monique. Je l'aime depuis que je suis né. Et je l'aimerai jusqu'à mon dernier souffle.

Quand j'entends la Marseillaise, je bande. Je jure que c'est vrai. J'ai les couilles tricolores. Quand je vois un drapeau français, c'est plus fort que moi, j'ai une envie de m'en saisir et de m'enrouler avec. Des pieds à la tête. Si je m'écoutais, je repeindrais les murs de l'appartement en bleu, blanc, rouge, sauf que Monique, ma femme, elle ne veut pas. Elle dit que ça jurerait avec le parquet. Et alors ? Quand on aime la France, on ne compte pas.

La France, je l'ai dans le sang. Depuis que je suis tout môme, j'ai l'amour du pays qui coule dans mes veines. Quand je suis obligé de voyager à l'étranger, je m'emmerde. Je trouve que rien n'a de goût: la bouffe, les femmes, les paysages. C'est gris, c'est triste, c'est mort. Dès que j'ai passé la douane, je revis. C'est tout juste si je ne roule pas une pelle au premier gendarme rencontré.

Celui qui ne dit pas «Vive la France», je ne sais pas ce que c'est. Je trouve juste que ce n'est pas bien. En fait, je n'arrive même pas comprendre. L'amour du pays c'est sacré. Ça ne se marchande pas. Ça ne se discute pas. Y a même pas à réfléchir. Est-ce qu'un gamin, il se demande s'il doit aimer sa mère ? Non. Pour la France, c'est pareil. C'est instinctif. C'est génétique. C'est atavique. C'est inconditionnel. C'est le premier des dix commandements. La France, tu l'aimeras. De toute ton âme. Du jour de ta naissance à celui de ta mort. Et même au Paradis, tu continueras à l'aimer la France.

Vive la France, bordel de dieu.

Pour suivre l'actualité de ce blog, c'est par ici : Facebook-Un Juif en cavale

cover
-
/
cover

Liste de lecture