France

L'opposition s'en prend aux gesticulations de Sarkozy à Copenhague

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Le chef de l'Etat avait tiré la sonnette d'alarme à son arrivée jeudi 17 décembre à Copenhague. Il réclamait une réunion d'urgence des principaux dirigeants du monde afin de débloquer des négociations qui allaient selon lui «droit à la catastrophe».

La conférence s'est terminée vendredi sur un accord a minima décidé par les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du sud, l'Europe et la France ont été presque absentes du processus de décisions. De toute façon, toutes les décisions concrètes restent à prendre en 2010.

«C'est toujours la même chose avec lui: trop de Sarkozy, trop de moi mis en avant, trop de mise en scène de son moi et pas assez d'Europe», a regretté Pierre Moscovici sur Europe 1. «Au final, on a trop peu d'Europe, alors que ce qui fait la force de l'Europe c'est la gouvernance, c'est le fait que les Européens peuvent parler d'une seule voix et cette voix ne peut pas être sans arrêt celle de Nicolas Sarkozy», a ajouté le député socialiste du Doubs.

Julien Dray a reconnu pour sa part à Nicolas Sarkozy le mérite de «s'être battu» mais a estimé que son «coup de gueule» de jeudi n'avait servi à rien. Selon le député socialiste, le chef de l'Etat a payé l'absence de concertation européenne en amont du sommet. «A partir du moment où on a reprivilégié l'Europe des Etats-nations, et bien évidemment, dans des sommets comme celui-là, la France est un peu isolée et la colère du président français, c'est une colère, point à la ligne», a-t-il dit sur Radio J.

Le porte-parole du gouvernement a estimé pour sa part que l'intervention du chef de l'Etat avait permis d'éviter que «le sommet ne s'arrête jeudi soir par un fiasco total». «Quand Nicolas Sarkozy arrive jeudi après-midi, il n'y a aucune décision qui est en passe d'être prise et on se prépare à un fiasco», a déclaré Luc Chatel toujours sur Radio J, jugeant que l'Europe avait «défendu une position ambitieuse et audacieuse».

Pour Nicolas Hulot, malgré l'échec du sommet de Copenhague, la France a «accompli sa mission» et «n'a pas à rougir». «Hélas, alors que cette crise nous obligeait à nous retrouver, nous les hommes, nous avons bradé l'avenir de nos enfants et compromis celui de millions de citoyens des pays du Sud», a déclaré le militant écologiste, auteur du film «Le syndrome du Titanic», au Journal du Dimanche.

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a dit pour sa part toujours au JDD comprendre l'amertume des ONG de défense de l'environnement. Mais, selon elle, «si Nicolas Sarkozy et Lula, le président brésilien, n'avaient pas exigé un accord politique, nous n'aurions rien eu à l'issue de Copenhague».

Lire également: Copenhague n'est surtout pas un échec et Tant pis pour la planète.

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Image de Une: Nicolas Sarkozy durant le sommet de Copenhague  Ints Kalnins / Reuters

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