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Trump a appelé le chef du FBI pour lui certifier qu'il n'avait pas été avec «des putes russes»

Le président américain a eu neuf conversations avec James Comey et lui a plusieurs fois demandé de laisser tomber l'enquête sur les connexions russes des associés de Trump.

L'ancien directeur du FBI James Comey lors d'une audience au Sénat le 3 mai 2017 à Washington. JIM WATSON/AFP
L'ancien directeur du FBI James Comey lors d'une audience au Sénat le 3 mai 2017 à Washington. JIM WATSON/AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Newsweek, Washington Post

L'ancien président du FBI James Comey a écrit dans une déclaration (qu'il fera au Congrès le jeudi 8 juin) que le président Donald Trump lui avait plusieurs fois demandé d'annoncer publiquement qu'il ne faisait pas l'objet d'une enquête fédérale. Comey a aussi confirmé que le président lui avait demandé d'abandonner l'enquête sur les connexions russes de Michael Flynn, son ancien conseiller de sécurité nationale. 

Lors d'un coup de fil le 30 mars, Trump a demandé au directeur du FBI, qu'il a limogé le 9 mai, s'il pouvait «dissiper le nuage», soit faire disparaître ces enquêtes. Or le président américain est censé respecter l'indépendance du FBI.

«Il a dit qu'il n'avait rien à voir avec la Russie, écrit Comey, qu'il n'avait pas été avec des putes en Russie et qu'il savait qu'il était enregistré quand il était en Russie».

La mention des prostituées russes fait référence au dossier d'un agent secret britannique selon lequel la Russie détient des informations compromettantes sur le président, dont une vidéo de «golden showers» avec des prostituées dans un hôtel.

James Comey rapporte que Trump a aussi parlé de ce dossier lors d'une conversation le 27 janvier:

«Pendant le dîner, le président est revenu aux détails salaces sur lesquels je l'avais briefé le 6 janvier, et a encore une fois exprimé son dégoût face à ces allégations et les a fortement niées. Il a dit qu'il songeait à me demander de faire une enquête sur l'incident pour prouver qu'il n'avait pas eu lieu.»

Pendant ce même dîner en tête à tête le président avait dit à Comey:

«J'ai besoin de loyauté. Je m'attends à de la loyauté.»

Après chaque entretien avec le président, Comey prenait des notes pour se souvenir de leur échange.

En seulement quatre mois, Comey et Trump ont eu neuf conversations personnelles, au téléphone et en tête à tête. Or pendant trois ans sous l'administration Obama, Comey n'avait parlé en tête à tête avec le président que deux fois. 

Mais Trump voulait visiblement tenter de faire pression sur Comey. Au point que, selon le New York Times, le directeur du FBI avait demandé à Jeff Sessions, le ministre de la Justice, de faire en sorte qu'il n'ait plus à se retrouver seul avec le président. 

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