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À Oakland, les policiers sont moins respectueux envers les Noirs lors des contrôles routiers

Une étude menée à partir des transcriptions des caméras piétons utilisées pendant les contrôles routiers en Californie révèle que les policiers sont plus polis avec les Blancs qu’ils arrêtent.

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MPDC Officer with Body Worn Camera | Elvert Barnes via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Ars Technica

L’échantillon de l’étude menée par des chercheurs de la prestigieuse université de Stanford révèle un premier niveau de discrimination: sur 981 cas examinés (68% des contrôles routiers d’avril 2014), 682 personnes arrêtées étaient Noires, 299 Blanches. Mais ce que les résultats montrent, c’est que la discrimination va au-delà du contrôle au faciès dans la ville d’Oakland aux États-Unis: elle se poursuit dans les éléments de langages utilisés par les policiers.

Un article de David Kravets publié sur Ars Technica précise que c’est la première étude de grande ampleur menée avec les données issues des caméras piétons. Depuis plusieurs années, les caméras piétons se démocratisent aux États-Unis à la suite de l’affaire Michael Brown à Ferguson.

Depuis fin 2016, leur présence au gilet des policiers s’est renforcée. Les vidéos issues de ses caméras peuvent être utilisées lors de procès, au point que des séries judiciaires comme The Good Fight les ont introduites dans leur scénario. En France, leur utilisation n’en est qu’à ses débuts et reste encore très controversée.

Modèles linguistiques

 

«Cette étude prouve que ces caméras peuvent être des sources de données, et pas seulement des preuves dans un procès», ont expliqué les chercheurs dans leur démarche. Il y a quelques jours, nous vous parlions des policiers qui publient des vidéos dans lesquels «ils jouent aux héros hollywoodiens». Vu les résultats de l’étude, pas sûr que les caméras piétons continuent à donner une meilleure image de la police.

«Les Blancs ont 57% de chance d’entendre un policier leur parler avec les mots les plus respectueux de notre base de données. Les Noirs ont quant à eux 61% de chance d’entendre les moins respectueux.»

Conscients des disparités entre les quelques 245 policiers dont les paroles ont été recueillies, les chercheurs ont eu à coeur de trouver un système de modèle représentatif de différents niveaux de respect. Pour éviter les biais liés aux pratiques personnelles des policiers, ils ont demandé à un panel de classer certaines expressions de 1 à 5 en fonction du niveau de respect associé.

En associant les départements linguistique, psychologique et informatique de Stanford, les chercheurs ont établi un système de modèles linguistiques liés au respect. Des modèles qui pourraient être réutilisés pour d’autres types d’interventions des policiers puisque les codes de langage en matière de politesse («Madame», «Monsieur», «Merci», «Bonne journée») ne concernent pas seulement les contrôle routiers.

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