France

Martine Aubry: «J’ai 66 ans et j’ai l’impression que tout ce que j’ai fait dans ma vie est abîmé, cassé»

FRANCOIS LO PRESTI / AFP
FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur La Voix du Nord

À Lille, Martine Aubry a craqué, rapporte la Voix du Nord. Pour cette socialiste, rentrée au parti à 24 ans, en 1974 (la même année que son père Jacques Delors), la possible disparition du PS est un échec insupportable. «C’est ça ma tristesse absolue. J’ai 66 ans et j’ai l’impression que tout ce que j’ai fait dans ma vie est abîmé, cassé. Tout ce à quoi j’ai cru.»

La Voix du Nord précise: «La maire de Lille apparaît groggy devant le champ de ruines qui s’annonce, jusqu’à confondre dans un lapsus terrible le candidat aubryste Roger Vicot avec Yves Durand, l’ex-camarade parti chez Macron. Oui, quelque chose s’est cassé».

Et après des invectives contre Hamon, qui aurait mené une campagne promettant du rêve trop inacessible, et Macron et ses manoeuvres politiques: «On est responsable, nous politiques, de ça. Quand la lutte contre les déficits a remplacé le projet de société, la politique a reculé. On a cassé la politique…»

 

Le blues des militants

Au-delà de Martine Aubry, c'est tout le parti qui souffre, comme FranceTvInfo le racontait avant même l'échec de la présidentielle, en janvier. «Quand on va sortir de la tranchée en juin, ce sera le Chemin des Dames» notait un député socialiste qui s'apprêtait à être candidat aux législatives. Un autre socialiste: «Beaucoup des 'vieux de la vieille' sont désemparés. Ils sortent abîmés de cette mandature, voire écœurés. Ils ont épousé la ligne politique de Hollande par fidélité, pas par conviction. Alors aujourd'hui, même s'ils ont été loyaux jusqu'au bout, ils rendent les armes.» Et un troisième: «Jeunes ou vieux, ils ont tous été traumatisés d'une façon ou d'une autre par cette mandature.»

L'ancien premier ministre, Manuel Valls, tentant de rejoindre En Marche après le second tour de la présidentielle, notait d'ailleurs à propos de son parti historique: «Ce Parti socialiste est mort, il est derrière nous, pas son histoire et ses valeurs, mais il doit se dépasser». Plutôt que le blues il choisissait lui de se raccrocher aux branches: «Parce que je suis un républicain, parce que je suis un homme de gauche, parce que je reste un socialiste, je ne vais pas renier trente ans de ma vie politique, parce que j'ai exercé les responsabilités, parce que je sais que gouverner la France, c'est difficile, je ne suis pas en embuscade. Je veux la réussite d'Emmanuel Macron»...

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