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Les États-Unis refusent de donner des visas aux Tchétchènes gays persécutés

La Lituanie est pour l'instant le seul pays à avoir donné l'asile aux homosexuels qui fuient de terribles persécutions en Tchétchénie.

Des manifestants demandent la fin des persécutions contre les Tchétchènes LGBT, devant la Chancellerie allemande à Berlin, le 30 avril 2017 | JOHN MACDOUGALL/AFP.
Des manifestants demandent la fin des persécutions contre les Tchétchènes LGBT, devant la Chancellerie allemande à Berlin, le 30 avril 2017 | JOHN MACDOUGALL/AFP.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Buzzfeed

En avril, le journal russe d'opposition Novaya Gazeta a révélé qu'en Tchétchénie, une centaine d'homosexuels avaient été arrêtés, et au moins trois tués. Des Tchétchènes gays ont raconté avoir été torturés en prison et plusieurs journaux et organisations parlent à ce sujet de «pogrom anti-gay».

De nombreux pays occidentaux ont dénoncé ces persécutions mais, jusqu'ici, seule la Lituanie a choisi d'accueillir ces réfugiés (deux pour l'instant). Une quarantaine de gays ont fui la région semi-autonome de Tchétchénie et se cachent dans d'autres parties de la Russie, en attendant d'essayer de quitter le pays. Certains ont fui sans attendre d'obtenir un visa.

Selon une porte-parole de l'association Russia LGBT Network, le ministère américain des Affaires étrangères a indiqué que ces Tchétchènes n'obtiendraient pas de visa. Elle a aussi expliqué à Buzzfeed que les négociations avec d'autres pays d'accueil potentiels avaient été «difficiles».

Des condamnations générales

La  diplomatie américaine n'a pas voulu commenter ce choix, indiquant seulement que les «cas individuels» ne sont pas discutés publiquement. Un porte-parole du ministère a réitéré des condamnations générales:

«Les États-Unis continuent d'être inquiets concernant la situation dans la République de Tchétchénie, où des informations crédibles indiquent qu'au moins cent hommes ont été détenus sur la base de leur orientation sexuelle.»

Plusieurs journalistes qui avaient enquêté sur la question ont dû quitter la Russie, se sentant menacés après des déclarations d'un conseiller de Ramzan Kadyrov, le chef de la Tchétchénie, qui les a qualifiés d'«ennemis de notre foi et de notre patrie.»

Kadyrov continue de nier l'existence de cette brutale campagne homophobe. Il a déclaré récemment que «la société tchétchène n'avait pas ce genre de phénomène d'orientation sexuelle non traditionnelle.»  

La communauté internationale a demandé au président russe Vladimir Poutine d'enquêter sur le sujet. Pour l'instant, un diplomate de l'ambassade russe en Israël a publié une lettre ouverte expliquant qu'il n'y avait pas de persécutions anti-gays en Tchétchénie et que ces accusations faisaient partie d'une «campagne de propagande contre la Russie.»

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