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Quand une doyenne d'université dérape totalement dans ses commentaires sur Yelp

En voulant faire connaître son compte personnel, la doyenne d'université June Chu s'est piégée toute seule.

L'université de Yale (Yale University)
L'université de Yale (Yale University)

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Yale Daily News, The Washington Post

En règle générale, le rôle des doyens d'université est de conseiller et d'épauler les étudiants. Un rôle de mentor dont June Chu, doyenne du Pierson College, un établissement affilié à l'université de Yale (États-Unis), s'est affranchie à plusieurs reprises, une fois son portable en main. En poste depuis mai 2016, elle se retrouve aujourd'hui au cœur d'une controverse après que ses commentaires et compte-rendus insultants et violents sur la plateforme Yelp, une application de notation et d'avis sur les commerces, ont été rendus publics par le Yale Daily News, le quotidien étudiant indépendant de l'université.

Voilà plusieurs mois que ces commentaires et avis sont connus des étudiants. À vrai dire, ils le sont depuis le 30 janvier dernier, date à laquelle June Chu a envoyé un e-mail à ses étudiants pour les informer qu'elle venait d'être auréolée du titre de «Yelp Elite», un statut attribué aux Yelpers les plus actifs sur l'application. Après la réception de cet e-mail, quelques étudiants se sont empressés d'aller visiter son compte personnel –aujourd'hui supprimé– afin de lire ses compte-rendus. C'est à ce moment-là qu'ils sont tombés sur des commentaires pour le moins violents, poursuit le journal étudiant.

«Des idiots à peine éduqués»

Voici un aperçu de ses avis (et ici en intégralité):

> «Pour le dire simplement, si vous êtes un white trash, c'est l'endroit parfait pour vous», écrit-elle à propos du restaurant japonais Koto.

> «Alors ce qu'ils proposent, ce sont des idiots à peine éduqués qui essaient de gérer des en-cas pour les obèses», à propos d'un complexe de cinémas.

> «La personne à l'accueil ce matin, Bethany, était la personne la plus malpolie et arrogante. Sérieusement, j'en ai rien à faire si tu "perds ton boulot" (je suis sûre que McDonald's te recruterait)», à propos d'une salle de gym.

Mais, ce qui a encore plus scandalisé les étudiants, c'est le double-discours dont a fait preuve June Chu. Dans un essai, publié en octobre 2016 et intitulé «Les étudiants doivent-ils étudier ce qu'ils aiment?», elle se présentait comme une «conseillère compétente en matière culturelle» et alertait son propre établissement sur la manière dont «nos propres valeurs culturelles influencent notre façon de conseiller et peuvent potentiellement dévaluer l'héritage culturel qu'un étudiant amène avec lui dans notre établissement.»

Quelques jours plus tard, dans un e-mail envoyé à ses étudiants, elle s'est excusée pour ces commentaires et compte-rendus et a reconnu s'est mal comportée:

«Mes remarques n'était pas justes. Il n'y a pas 36 façons de le dire. Non seulement elle étaient insensibles en matière de classe et de race, mais elle dérogent aux valeurs qui sont les miennes et que j'offre en tant que membre de cette communauté. Je sais que j'ai désormais beaucoup à faire pour retrouver la confiance dont vous m'avez tous fait preuve.»

Ni Jonathan Holloway, le doyen de l'université de Yale, ni le directeur du Pierson College n'ont pour l'heure demandé sa démission. «Elle est terriblement désolée et je pense qu'elle fait le bon choix en disant “j'ai appris de cette erreur, je me tiens à vos côtés et j'espère que vous vous tiendrez à mes côtés également”», a déclaré Jonathan Holloway au journal.

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