France

Dati répond à la polémique sur les propos volés

Temps de lecture: 2 minutes

Une «violation de [sa] vie privée»: c'est ainsi que Rachida Dati qualifie la diffusion des propos qu'elle a tenue au Parlement Européen.

Elle expliquait, lors d'une conversation téléphonique manifestement privée, sa lassitude vis-à-vis du Parlement européen, le fait qu'elle était obligée d'être présente parce que son absence se remarquerait. «Je suis dans l'hémicycle du parlement de Strasbourg. Je n'en peux plus, je n'en peux plus ! Je pense qu'il va y avoir un drame avant la fin de mon mandat».

Invitée mercredi du talk Orange/Le Figaro, Rachida Dati accuse la journaliste d'avoir «trahi la parole qu'elle avait donnée». «Lorsque j'ai vu le micro, je lui ai demandé si elle avait filmé. Elle m'a dit: "Non, je n'ai aucun enregistrement concernant une conversation téléphonique privée et quand bien même il y aurait une conversation bien sûr, je ne l'utiliserais pas",» affirme Rachida Dati.

«Il s'agissait pour moi d'organiser ma vie, poursuit l'euro-députée. Ma vie familiale, ma vie professionnelle puisque j'étais entre Strasbourg, Bruxelles et Paris. J'avais ma fille qui était hospitalisée, ce n'était pas simple du tout», précise-t-elle.

Une présence irréprochable

Et dans un droit de réponse envoyé à Libération, et publié sur le blog du journaliste Jean Quatremer, Rachida Dati déclare: «La conversation téléphonique reprise est une violation de ma vie privée et portait sur les difficultés de conciliation et d'organisation de ma vie professionnelle et de ma vie personnelle. En aucun cas cette conversation ne portait et ne mettait en cause le parlement européen ou mon activité parlementaire.»

Amateurisme

Sur son blog Coulisses de Bruxelles, le journaliste Jean Quatremer souligne: «On se demande comment une femme politique d’expérience, ancienne ministre de la Justice qui plus est, a pu ainsi se laisser «piéger» par M6, la «petite» chaine de télévision française? Lorsqu’on a micro-cravate, on le coupe dès que la caméra arrête de tourner, c’est aussi simple que cela.»

Sur Rue 89, qui a diffusé les propos, Pascal Riché estime qu'il s'agissait là d'informations intéressantes, et dignes d'être portées à la connaissance des lecteurs.

Ce qu'elle dit contient une information qui n'est pas sans intérêt. Elle dit explicitement que le travail pour lequel elle a été élue l'ennuie. C'est, il nous a semblé, un élément intéressant, au moins pour ses électeurs, et pour quiconque s'intéresse au fonctionnement du Parlement européen.

Jean Quatremer estime, lui, que ces propos n'auraient pas dû être diffusés.

Si j’avais été en possession d’un tel enregistrement, je ne l’aurais pas diffusé.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le respect de la vie privée est un principe constitutionnel et, en Europe, un droit garanti par la Convention européenne des droits de l’homme. Or, faut-il le rappeler, la règle de droit s’applique aux journalistes comme à chaque citoyen.

[Lire la tribune de Jean Quatremer, et celle de Pascal Riché]

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Image de une: Rachida Dati dans 66 minutes, capture d'écran

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