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Une loi autorise le dépistage de drogue obligatoire pour les chômeurs américains

Les Républicains au Congrès ont voté pour que les États puissent imposer des dépistages de drogue aux demandeurs d'emploi.

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DEPISTAGE DE DROGUE | PULPOLUX!!! via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Think Progress, Los Angeles Times

Aux États-Unis, le ministère du Travail vient officiellement d'autoriser les États à exiger un dépistage de drogue pour les demandeurs d'emploi qui souhaitent obtenir des allocations. En effet, les Républicains au Congrès ont récemment voté pour éliminer une règle mise en place par Barack Obama qui empêchait ce genre de tests pour les chômeurs.

En décembre dernier, le gouverneur républicain du Wisconsin, Scott Walker, avait envoyé une lettre ouverte à Donald Trump, lui demandant de changer les règles afin qu'il puisse soumettre les personnes bénéficiaires de certaines allocations à des dépistages. Son vœu a été exaucé.

L'idée de ce genre de tests a émergé pendant la récession de 2009, lorsque des Républicains ont pensé pouvoir ainsi économiser de l'argent. Pourtant, l'expérience montre que ces mesures sont en général inefficaces. Dans sept États américains, les tests de drogue sont déjà obligatoires pour les bénéficiaires de l'équivalent américain du RSA. Les résultats de ces initiatives montrent qu'elles sont coûteuses: la somme dépensée pour mettre en place les dépistages est bien supérieure aux économies faites via la cessation d'allocations pour les personnes qui ont testé positif.

Un taux plus bas que la normale

En 2012, l'Utah a dépisté près de dix mille bénéficiaires et n'a trouvé que vingt-neuf cas positifs. En Arizona, pour 87.000 dépistages, un seul test positif a été trouvé. Dans tout le pays, sur 250.000 personnes testées en 2016, 369 avaient consommé de la drogue. Il s'agit d'un taux bien plus bas que le taux moyen de consommation de drogue dans la population américaine dans son ensemble.

L'autre problème est que dans certains États, dont la Floride, ce genre de mesures a déjà été qualifiée d'anticonstitutionnelle: des juges ont trouvé que ces tests constituaient une atteinte à la vie privée.

Comme l'explique Michael Hiltzik dans le Los Angeles Times, le vrai but de ces mesures est de «diaboliser les pauvres» à des fins politiques:

«Imposer une surveillance rigide aux personnes pauvres qui demandent des allocations est une mesure qui plaît beaucoup aux électeurs conservateurs.»

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