Depuis la mi-mars, les passagers d’avion en provenance de dix pays arabes, et à destination des États-Unis, ne peuvent plus prendre d’objets électroniques (autres qu'un téléphone) avec eux en cabine. Les services de renseignements américains avaient avancé des raisons de sécurité: l’Etat islamique est en capacité de produire des bombes de la taille d’une batterie d’ordinateur.
Si la compagnie Emirates avait réagi avec humour à cette restriction, les compagnies européennes ont très sérieusement envisagé de faire de même… sans se douter que l’administration Trump réfléchissait à étendre la règle aux pays européens.
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— Emirates airline (@emirates) 21 mars 2017
«De toute façon, pourquoi aurait-on besoin d’un ordinateur ou d’une tablette?» Le New York Times rapporte que le département de la sécurité intérieure des États-Unis a indiqué le 10 mai qu’il pensait en effet à interdire les objets électroniques dans les cabines d'avions en provenance de l’Union européenne.
No final decisions made on expanding the restriction on large electronic devices in aircraft cabins; however, it is under consideration 1/2
— David Lapan (@SpoxDHS) 10 mai 2017
«Aucune décision définitive pour le moment sur l’extension de la restriction des gros objets électroniques dans les cabines d'avions; mais c’est une possibilité que nous envisageons»
L'équipement des aéroports en jeu
Un agent des services de renseignements a indiqué au quotidien new-yorkais que «l’administration s’inquiète des citoyens européens radicalisés et des personnes qui possèdent la double nationalité» mais aussi des passagers qui viennent du Moyen-Orient et d’Afrique, en passant par l’Europe. L’un de ses collègues a ajouté que «le gouvernement américain considère que les politiques d’immigration européennes sont trop laxistes».
Mais la raison principale de cette restriction n’est pas tant la politique de l’Union européenne en matière d’immigration que l’équipement des aéroports, qu’ils soient français ou américains. Un expert de la sécurité à bord des avions confiait récemment à l’AFP que les portiques utilisés pour scanner les bagages à main n’étaient pas capables de détecter une bombe de la taille d’une batterie d’ordinateur, contrairement aux scanners des bagages en soute.
En février 2016, l’explosion d’une bombe cachée dans un ordinateur avait fait un trou d’un mètre dans un avion en Somalie. La chaîne de télé américaine Fox News a depuis émis la possibilité que plusieurs groupes terroristes se soient procuré des portiques utilisés dans les aéroports, pour développer des explosifs indétectables.