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La boulette de traduction de l'équipe Macron qui ruine la vidéo de soutien d'Obama

Libéral pour les Américains ne veut pas du tout dire la même chose qu'en France.

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Twitter

L'opération de communication était parfaite... ou presque. À 14h37, le compte Twitter officiel d'Emmanuel Macron poste une vidéo pour le moins inattendue. Face caméra, Barack Obama, l'ancien président des États-Unis, y annonce très officiellement son soutien au candidat d'En Marche! dans la course à l'élection présidentielle française. Une minute et dix secondes d'allocution. Voyez plutôt:

Un discours millimétré, calibré, mais il y a un hic, puisque l'équipe du candidat en charge de la traduction de la vidéo s'est laissée aller à une cruelle erreur. Les «liberal values», évoquées par Barack Obama dans la vidéo, ont été traduites, à tort, en «valeurs libérales», là où il aurait plutôt fallu lire «valeurs progressistes», le terme ne décrivant pas du tout la même philosophie politique des deux côtés de l'Atlantique. Le libéral américain est keynésien, c’est-à-dire interventionniste sur le plan économique et libertaire sur le plan des mœurs. L'erreur est d'autant plus dommageable pour Emmanuel Macron qu'il s'est défendu tout au long de sa campagne que l'on réduise son projet politique et économique à ce simple terme.

Libéral ou liberal?

Comme un symbole du malaise d'En Marche! et d'Emmanuel Macron autour du terme «libéral», cet échange entre notre journaliste Titiou Lecoq, auteure d'un article sur le danger d'un vote Le Pen, et Carole Gandon, membre de l’équipe départementale de campagne d’Emmanuel Macron, qui lui reprochait, sur Twitter, l'emploi du terme «libéral» et, précisément, la phrase suivante : «[Macron] est libéral, il ne s’en cache pas, au moins celui-là on ne pourra pas dire qu’il nous aura menti sur son programme.» Elle expliquait alors en avoir «marre d’entendre tous ces perroquets qualifier [Emmanuel Macron] de libéral voire d'"ultra-libéral"!».

Si Carole Gandon a répondu cela, a expliqué Titiou Lecoq à la plateforme numérique des étudiants du CFJ, c'est parce qu’elle trouvait l’article «contre-productif». «L’un de ses arguments est le suivant: qualifier Macron de libéral (sur le plan économique) va détourner des urnes des électeurs de gauche», finit Titiou Lecoq.

Alors, Emmanuel Macron est-il libéral? Et, si tel est le cas, à quel degré? Pour y voir plus clair, nous vous conseillons de relire notre série consacrée au sujet.

> «Emmanuel Macron est-il libéral?» par Eric Le Boucher
> «Emmanuel Macron n'est pas libéral» par Jean-Marc Proust
> «L'originalité du libéralisme macronien» par Gaël Brustier
> «Qu’est-ce que le libéralisme égalitaire? Comprendre la philosophie de Macron» par Speranta Dumitru

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