Alors même que les médias annoncent qu'Emmanuel Macron fera face à la candidate du Front national, Marine Le Pen, à l'occasion du second tour de l'élection présidentielle, les ralliements au mouvement d'En Marche ont commencé à pleuvoir de toutes parts.
1.Les convaincus
Parmi eux, certains n'évoquent même pas le Front national. Pour Christian Estrosi, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur et membre du parti LR, Emmanuel Macron est ainsi devenu à 20h01, «le candidat de tous les républicains». Ce message s'adresse t-il aux Républicains du parti du même nom, ou à tous ceux qui adhèrent au système républicain? Qui sait?
J’appelle donc tous les citoyens de notre pays à voter en faveur d’@EmmanuelMacron. Il est désormais le candidat de tous les républicains.
— Christian Estrosi (@cestrosi) 23 avril 2017
Quant à Cécile Duflot, c'est «sans hésiter» que la députée écologiste glissera un bulletin de vote au nom d'Emmanuel Macron le 7 mai prochain. Alain Juppé, maire LR de Bordeaux, n'hésitera pas non plus: «Le FN conduirait la France au désastre.»
Sans hésiter je soutiens E. Macron dans son duel avec le FN qui conduirait la France au désastre.J'appelle les Français(es) à faire de même
— Alain Juppé (@alainjuppe) 23 avril 2017
Pas besoin d'évoquer le duel avec le Front national pour Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères et du Développement international: le choix est «clair».
Un choix clair : toute la gauche, tous les républicains doivent se mobiliser pour voter E.Macron, pour la France, la République, l'Europe
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 23 avril 2017
Un choix tout aussi «évident» pour Christiane Taubira, l'ancienne garde des sceaux.
Ni doute ni atermoiement, évidemment nous voterons Macron. Puis nous mènerons le combat pour les idées de vrai progrès aux législatives
— Christiane Taubira (@ChTaubira) 23 avril 2017
ChT
Jean-Pierre Raffarin et Bernard Cazeneuve, l'ancien Premier ministre et l'actuel, sont eux restés plus sobres en appelant simplement à voter pour Emmanuel Macron. Enfin, «même s'il n'appartient pas à la gauche», comme le souligne Benoît Hamon, le candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle appelle, lui aussi, ses électeurs à voter pour le candidat d'En Marche.
2.Les prudents
François Baroin, sénateur-maire LR de Troyes, Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale, et Florence Portelli, porte-parole de François Fillon, sont plus prudents. C'est tous les trois «à titre personnel» qu'ils voteront pour Emmanuel Macron. Dont acte.
3.«Les castors» du front républicain
Viennent ceux que beaucoup d'internautes ont surnommé, avec ironie, «les castors»: ceux qui passent leur temps à vouloir faire barrage, quitte à voter pour un ou une candidate par défaut. Et sans surprise, ce 23 avril, «les castors» appellent à voter Emmanuel Macron pour faire barrage au Front national.
Parmi eux, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste –qui prend quand même la peine d'adresser un «salut» au candidat de son parti.
Salut à la campagne courageuse de @benoithamon .
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 23 avril 2017
Le 2e tour n'est pas gagné.
Le #PS va devoir se rassembler pour faire barrage au #FN.
Projet de barrage pour Valérie Pécresse, la présidente de la région Île de France, aussi, qui se dit «triste et déçue», mais pas choquée non plus. Même chose pour Anne Hidalgo, maire PS de Paris, Martine Aubry, maire PS de Lille, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation nationale:
J’appelle à faire barrage à l'extrême-droite et à voter au second tour pour Emmanuel #Macron. https://t.co/hU0EwsC2I5 #Presidentielle2017
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 23 avril 2017
François Fillon aussi, même si lui souligne qu'il ne le fait pas de «gaité de coeur» dans son discours au sein de son Quartier général:
«Je ne le fais pas de gaieté de coeur [...] mais le Front national a une histoire connue pour sa violence et son intolérance. [...] Dès lors, il n’y a pas d’autre choix que de voter contre l’extrême droite. Je voterai donc en faveur d’Emmanuel Macron.»
Plus à gauche, hors de question de citer Emmanuel Macron. Sur BFM TV, la conseillère du Front de gauche en Île de France, Clémentine Autain, insiste: «Je lance un appel à battre l’extrême droite.» Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste français lui-même, est résolu à faire barrage au Front national. Peu importe s'il faudra «combattre» par la suite le candidat pour lequel il appelle à voter. Il faut «prendre ses responsabilités».
J'appelle à battre Marine Le Pen. Je ne me reconnais pas dans cette perspective dangereuse. Je combattrai Emmanuel Macron. @France2tv
— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 23 avril 2017
Nous ne partageons pas la vision libérale d'Emmanuel Macron, mais nous prenons nos responsabilités. @France2tv
— Pierre Laurent (@plaurent_pcf) 23 avril 2017
4.Les muets et abstentionnistes
Nicolas Dupont-Aignan a réservé son avis au début de la semaine. Quant à Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise, il n'a pas non plus donné de consigne de vote, laissant les insoumis se prononcer.
EN DIRECT - Nicolas Dupont-Aignan ne se prononce pas pour l'instant #Presidentielle2017 https://t.co/wTTddv8CFw pic.twitter.com/A8CI41UEwn
— Le Figaro (@Le_Figaro) April 23, 2017
Restent Philippe Poutou, candidat NPA, et Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière, déjà ouvertement convaincus qu'un barrage ne sufffira pas à vaincre le Front national. Solutions? Le vote blanc et la rue.
Pour ma part je voterai #blanc en rejetant le #FN mais sans croire que Macron est un barrage . Je crois dans l'expression des luttes.
— Nathalie Arthaud (@n_arthaud) 23 avril 2017
2/2 Macron n’est pas un rempart contre le FN. Pour faire reculer durablement ce péril, il n'y a pas d'autre solution que de reprendre la rue
— Philippe Poutou (@PhilippePoutou) 23 avril 2017