Le cannabis a toujours eu une image sulfureuse liée à son interdiction et son tabou. Si celle-ci tend à s’effriter avec en Occident à la fois un assouplissement de la loi allant jusqu'à la légalisation et un changement des mentalités –47% des Américains se fichent de savoir si leur parents savent qu’ils en fument–, il n’en demeure pas moins qu’un tel interdit social attise tant les fantasmes que les comportements à la mode.
Conformément à ses promesses, le Premier ministre canadien vient de présenter un projet de loi visant à légaliser l'usage récréatif de la marijuana à partir de 2018. Comme l'explique Les Échos, les acheteurs devront avoir plus de 18 ans et ne pourront pas détenir plus de 30 grammes sur eux. Vice a donc été interroger des adolescents canadiens pour savoir s’ils pensaient que la légalisation du cannabis promise par Justin Trudeau allait rendre cela moins cool.
L'influence des réseaux sociaux
Tous semblent plus ou moins penser que la légalisation ne changera pas grand-chose, et tous sont plutôt pour. Allyson, 16 ans, pense que légaliser ne changera rien car on consomme du cannabis pour la sensation de la drogue bien plus que pour l’interdit –après tout ce n’est plus aujourd’hui quelque chose de sensationnel ni une raison de s’en vanter. Jason, 15 ans, passé d’une hostilité à un soutien à la légalisation, pense quant à lui que le caractère cool du cannabis tient moins à son interdiction qu’à ce qu’en font les médias sociaux. S’ils en font quelque chose de cool, cela sera cool à consommer, qu'il y ait interdiction ou non.
Un avis que ne partage pas totalement Kate, 16 ans:
«Genre maintenant, si quelqu’un amène du cannabis à une soirée, les gens pensent: “Oh, je me demande qui leur en a passé?” Mais quand ce sera légal, les gens vont juste penser: “Oh, hé bien, ils ont juste été acheter ça dans un magasin”. Ou quelqu’un l’a acheté dans un magasin pour eux. C’est donc peut-être moins excitant.»
Certains se posent cependant des questions quant aux impacts réels de la légalisation. Ainsi, Angela, 17 ans, se demande si la légalisation du cannabis ne va pas pousser les dealers à vendre des choses plus dures, rendant ainsi finalement le trafic de drogues plus dangereux. Liam, 16 ans, lui, ne croit pas que la légalisation va le rendre moins accessible aux adolescents comme le pense Trudeau: si ces derniers y arrivaient de manière illégale, cela ne changera pas avec la légalisation.