Vendredi soir, Lawrence O'Donnell, journaliste et présentateur de l’émission «The Last Word» sur la chaîne MSNBC, a relayé à l’antenne une thèse complotiste au sujet de l’attaque à l'arme chimique de Khan Cheikhoun, en Syrie, qui a fait 86 morts. La théorie complotiste était jusque-là confinée à un site anti-Trump, comme l’explique le Washington Post. Le présentateur avance que l’attaque chimique attribuée à Bachar el-Assad aurait été arrangée par Vladimir Poutine, soutien de la Syrie, dans le but d'aider Donald Trump. Car une enquête est en cours pour déterminer si le président américain et son gouvernement entretiennent des liens avec la Russie.
Dans un segment intitulé «Wag The Dog?» (faire diversion), Lawrence O'Donnell s’est interrogé:
«Ne serait-il pas intéressant, si il était totalement, absolument impossible de soupçonner Vladimir Poutine d'avoir orchestré ce qui s'est passé en Syrie cette semaine –de sorte que son ami à la Maison-Blanche pourrait avoir son grand moment avec les frappes et toutes les louanges qui s'en sont suivi au cours des dernières 24 heures?».
Le présentateur s’interroge sur la responsabilité de la Russie dans l’attaque et l’avantage que Donald Trump peut en tirer, en laissant planer un doute sur la réalité des faits. «Cela modifie ce que le peuple pense de la relation entre le président Trump et Vladimir Poutine» «Le président Trump a finalement osé faire quelque chose que Vladimir Poutine n'apprécie pas. Cela change tout», ajoute-t-il, sans jamais apporter de preuves pour appuyer sa théorie. En s'enfonçant encore un peu plus dans sa position complotiste, Lawrence O'Donnell explique aux téléspectateurs que des arguments viendront contredire ce qu’il affirme, mais que «ce qu’ils n’entendr[ont] pas, c’est des preuves que le scénario que je viens d’exposer est impossible». La chaîne a refusé de répondre aux sollicitations du Washington Post. Après l'annonce russe de la suspension d'un accord militaire en réaction au bombardement américain d'une base aérienne syrienne, le présentateur renchérit, moquant la mollesse de cette riposte. A un article du Washington Post qui évoque cette réponse, Lawrence O'Donnell écrit sur Twitter qu'il trouve ça «drôle»: «peut-on penser à une réprésaille plus clémente que celle-ci?»
Use of "retaliated" in final sentence is funny. Can anyone think of a more mild retaliation from Russia? https://t.co/0lHYCHog0L
— Lawrence O'Donnell (@Lawrence) 9 avril 2017