Sciences / Économie

Darwin a révolutionné la science, mais c'était surtout un beau branleur

Et bien lui en a pris.

<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Portraits_of_Charles_Darwin#/media/File:Charles_Robert_Darwin_by_John_Collier-crop.jpg">Charles Darwin</a> | par John Collier via Wikimedia CC <a href="cr%C3%A9dit%20photo">License by</a>
Charles Darwin | par John Collier via Wikimedia CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Nautilus

Vous voulez savoir à quoi ressemblait une journée typique dans la vie de Charles Darwin? Un article du site américain Nautilus nous en donne le détail: le grand scientfique britannique du XIXe siècle se levait tôt. Il prenait son petit-dejeuner, se promenait un peu dans la nature avant de se mettre au bureau aux alentours de 8 heures du matin. Il y travaillait une heure et demie, puis s'occupait un peu de sa maison, de diverses expériences. À midi, voilà une bonne journée de travail de faite. Ensuite, il retournait se promenait, déjeunait, s'offrait une sieste, repartait se balader, éventuellement finalisait quelques dossiers à son bureau puis venait l'heure du dîner en famille. 

«En suivant ce rythme de vie, Darwin a rédigé pas moins de dix-neuf ouvrages, explique Nautilus, dont le controversé La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe, et La Théorie de l'évolution, probablement le livre le plus célèbre de l'histoire de la science, un ouvrage qui conditionne encore comment on pense la nature et l'homme aujourd'hui.»

Après tout, Darwin avait peut-être suffisamment de génie pour pouvoir peu travailler. Mais s'il ne passait qu'une heure et demi par jour à son bureau, il ne se considérait aucunement comme un oisif allant même jusqu'à dire qu'un «homme qui perd une heure de sa vie n'en a pas découvert la valeur». Au moment de se marier, une de ses principales craintes était de même d'avoir moins de temps à lui, pour lire le soir notamment.

Travailler plus, pour créer moins?

Surtout, le cas de Darwin n'a rien d'isolé, avance Natilus. Un des voisins de Darwin, John Lubbock, scientifique tout aussi prolifique, était en plus engagé dans la vie politique et économique de son pays. Il découpait son temps en blocs d'une demi-heure, n'hésitant pas à intégrer à son emploi du temps repos et balades. En France, le scientifique Henri Poincaré, à qui l'on doit 30 ouvrages et 500 articles sur des sujets variés, concentrait l'essentiel de son travail sur deux plages horaires de deux heures: de dix heures à midi puis de cinq heures à sept heures le soir. De nombreux auteurs comme Dickens s'attachaient également à un emploi du temps très resserré.

Dès lors, trop travailler, est-ce être moins créatif voire productif? Pour les travaux intellectuels, la question se pose. Au début des années 1950, une étude citée par l'article sur les tâches accomplies par des professeurs de psychologie américains arrivait à la conclusion que leur courbe de productivité était à son maximum quelque part entre dix heures et vingt heures de travail hebdomadaire. Ceux qui faisaient plus de 35 heures de travail étaient moitié moins productifs que ceux qui en faisaient vingt. Les scientifiques qui passaient cinquante heures par semaines à travailler avaient la même productivité que ceux qui n'en passaient que cinq. Les pires? Ceux qui travaillaient plus de soixante heures.

S'aérer l'esprit, se reposer, éveiller sa curiosité, dormir sont certainement autant des facteurs de réussite trop négligés. Aujourd'hui, la tentation est grande de mesurer la qualité du travail effectué au nombre d'heures, même si de plus en plus de voix s'élèvent contre le fléau du présentisme. Surtout, nous avons tous pris la mauvaise habitude d'être fatigués. Aurions-nous dès lors perdu de vue la valeur de nos vies?

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