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Vers la fin du racket au «mug shot»?

Aux États-Unis, des sites mettent en ligne les photos prises par la police et demandent de l'argent pour les retirer du web. Un racket que le Dakota du Sud souhaite endiguer en contrôlant la diffusion de «mug shots».

Justin Bieber
Justin Bieber

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Ars Technica, Wired

C'est un business que, nous autres Français, ne connaissons pas, mais qui continue de perdurer aux États-Unis. Un business qui, en quelques années, s'est transformé en véritable racket. Des sites internet se sont, en effet, spécialisés dans la mise en ligne de «mug shots» –des photos d'identification judiciaire de personnes arrêtées rendues publiques par la police, tout comme le motif de l'arrestation.

Si l'objectif premier de ces sites semble être de tenir les citoyens informés des agissements de leurs voisins et de leurs démêlés avec la police par mesure de sécurité, elle cache, avant tout, une activité crapuleuse et très lucrative, écrivait Numerama, en 2013, lorsque Google a déclaré qu'il sanctionnerait le référencement de ces sites:

«L'objectif officieux est tout autre. [Ces sites] font payer aux personnes concernées le droit de supprimer leur fiche, ce qui permet aux plus aisés —y compris ceux qui ont commis les pires crimes— d'acheter leur droit à l'oubli, alors que les plus pauvres traîneront longtemps comme un boulet le morceau de cannabis qu'ils ont revendu au coin d'une rue, ou leur conduite en état d'ivresse.»

Payer pour voir la photo disparaître

Pour mettre un terme à ce juteux business, le Dakota du Sud vient donc de légiférer, indique Ars Technica. Désormais, les «mug shots» –une invention française– ne seront plus automatiquement rendus publics, mais sujets à un réglement strict. Jusqu'à maintenant, ces «mug shots» étaients consultables par tous et exploitables par la presse, y compris ceux des mineurs soupçonnés de certains délits.

Une décision saluée et poussée par l'association des journaux du Dakota du Sud ainsi que par le procureur général de l'État, Marty Jackley:

«La publication [de ces photos] auprès du public se fera dans une plus grande transparence dans le processus judiciaire, augmentera la sécurité du public, et permettra d'assister et d'aider les médias et le public dans une véritable identification des individus dans le processus judiciaire.»

Le journaliste d'Ars Technica, David Kravets, ajoute qu'il s'agit, ici, d'un moyen efficace d'endiguer la commercialisation et l'exploitation de ces photos par des sites mal intentionnés qui profitent de ces clichés pour mettre mal à l'aise les personnes arrêtées et les forcent à payer un prix élevé pour voir ces photos retirées de la toile –jusqu'à 400 euros. Dans un article pour Wired, il avait révélé les liens étroits que certains de ces sites entretenaient avec... des sociétés de management de réputation.

Après le Dakota du Sud, reste désormais à savoir les autres États suivront.

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