France

Manuel Bompard, le supercalculateur derrière Mélenchon

L’apprenti tribun Manuel Bompard incarne, à 30 ans, la nouvelle génération de militants tant attendue par les partis de gauche après des décennies passées à capitaliser sur celle de mai 68. Directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, le jeune mathématicien se distingue par son souci de renouveler la politique et ses usages.

Manuel Bompard, directeur de campagne de "La France insoumise" de Jean-Luc Mélenchon, le 17 février 2017 à Paris. | JOEL SAGET / AFP
Manuel Bompard, directeur de campagne de "La France insoumise" de Jean-Luc Mélenchon, le 17 février 2017 à Paris. | JOEL SAGET / AFP

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Dans la vaste salle de la Convention de la France Insoumise à Saint-André-Lez-Lille, il est le seul à tourner le dos à la scène, assis à sa table quand le peuple de gauche se lève. Il gratte frénétiquement, noircit les pages de son cahier en préparation de son discours. Son regard suit un triangle: un œil vers la salle, un vers sa copie, un autre vers une liasse de notes éparses. Si ses pensées pouvaient parler, elles couvriraient sans peine le brouhaha de la salle. Pourtant, ni les applaudissements, ni les huées contre Sarkozy ne le déconcentrent. Parfois, il disparaît. On le retrouve, surgissant dans la minute, le stylo galopant. Barbe fine, cheveux légèrement en bataille, Manuel Bompard est du genre plutôt discret, en tant que directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Ce militant des premières heures du Parti de Gauche a connu une ascension fulgurante en succédant à l’iconique François Delapierre, l’artisan de la campagne enflammée de 2012. Bourreau de travail au Parti de Gauche, il s’investit désormais pleinement dans un combat: être l’architecte de la surprise en 2017.

«Manu», le bosseur

Cette progression, il l’a achevée à la seule force de son poignet, qui se cache derrière le volumineux dossier de presse du jour, mais aussi prêt à tendre des tracts au marché le dimanche matin. Ses proches comme ses détracteurs s’accordent sur ce point: «Manu» est un bosseur. Un architecte-ouvrier, mathématicien d’exception.

Noé Michalon

«C’est un gars normal qui a une activité… particulière. Il abat une masse de travail colossale», résume, amusé, Tayeb Tounsi, l’un de ses amis d’enfance de Valence, la ville qui l’a vu grandir. Il se souvient des 20 sur 20 en mathématiques que décrochait systématiquement son camarade du collège jusqu’au bac. «Dans une journée de dix heures, il est deux fois plus productif que n’importe qui», constate ce vieil ami devenu camarade de lutte au Parti de Gauche.

«Il fait tout ça bénévolement et dort trois heures par nuit. Voilà un hyperactif, rempli de toutes ces idées nouvelles, il rend la politique horizontale, à l’image de cette salle de convention sans réelle estrade. Hier, je l’ai vu venir ici à 7 heures et j’ai appris qu’il s’était couché à 4 heures. On a avec Bompard un cas d’intelligence réelle», souffle entre deux salves d’applaudissements, Yves Charnet, écrivain installé à Toulouse et soutien indéfectible de Jean-Luc Mélenchon.

De sa vie privée, l’intéressé ne laisse pratiquement rien filtrer, insistant sur le cloisonnement nécessaire avec ses activités politiques. Tout juste sait-on qu’il passe ses jours, ses nuits et ses semaines entre Toulouse, où il travaille dans une start-up de l’aéronautique, et Paris, où il bat campagne pour son mentor. «Mec marrant malgré toutes ses responsabilités», selon Tayeb Tounsi, on est presque incrédule en apprenant que Bompard a tenu le rôle très sérieux de goûteur de mojito plusieurs années de suite aux stands du Parti de Gauche à la fête de l’Huma. «Il n’était pas du genre à s’enfermer dans ses bouquins, il jouait au foot et à la playstation avec nous sans le moindre problème!», se souvient son ami d’adolescence. Aujourd’hui, ni musicien ni artiste «par manque de temps», ses rares loisirs de sa vie d’hyperactif se résument à la lecture. Plutôt philo et histoire.

Jean-Luc Mélenchon sur l’estrade, quelques tables à mi-hauteur: on est à mi-chemin entre le podium à l’ancienne et l’horizontalité de la méthode Bompard | NM

Au commencement du Parti de gauche

Le pas du livre à l’engagement, il le franchit à ses dix-neuf ans, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, en 2005. Engagé en faveur du Non contre un Oui jugé trop libéral, la vie militante peut commencer. Sa mère dans la fonction publique, son père fermier bio, on parle déjà beaucoup politique chez les Bompard. Quelques fois par mois, il participe à des séances de réflexion dans des appartements valentinois avec des potes. «Manu m’a emmené dans ma première réunion politique, sur la VIe république, se souvient son compère Tayeb. On était déjà déçus du PS, on suivait vaguement Montebourg, mais on sentait qu’il manquait quelque chose, on est très vite partis.»

Ce quelque chose qui lui manque, il le trouvera chez Jean-Luc Mélenchon. «Je ne me reconnaissais pas dans la social-démocratisation du Parti socialiste», témoigne Manuel Bompard, sirotant un diabolo dans un café du XIXe arrondissement. À peine diplômé d’une école d’ingénieur grenobloise, il rejoint dès sa création le Parti de Gauche que fonde le tribun frondeur en quittant le PS en 2008.

Installé à Paris, Bompard allie son activité militante avec sa thèse en maths appliquées sur un sujet que seuls les rouages de son cerveau pourraient décrypter: «Modèles de substitution pour l’optimisation globale de forme en aérodynamique et méthode locale sans paramétrisation». Ça mérite une gorgée de diabolo. Pourtant, au milieu des pages entières de chiffres et de formules absconses qui s’empilent, c’est une préoccupation écologique qui l’anime: améliorer l’aérodynamique des avions pour les rendre plus propres.

Extrait de la thèse de Manuel Bompard

Le grand ordonnateur

Lorsqu'il achève sa thèse en décembre 2011, il se libère juste à temps pour pouvoir jouer un rôle actif durant la course à la présidentielle de son champion: responsable de la coordination des événements. La campagne est un feu follet, et voit l’envolée du candidat de gauche au baromètre de l’opinion, refroidie par un score final de 11%, en deçà des espoirs que laissaient miroiter les sondages. «Nous avons vécu une très belle campagne, humaine, avec une vraie dynamique. C’est enthousiasmant, quand vous mettez le doigt dedans, ça devient difficile d’en sortir», revisite, sourire discret aux lèvres, l’ingénieur. «Vous avez l’impression d’être utile, d’agir pour la société.»

Sur ces dernières paroles, son regard porte loin. Jusqu’à ce fameux 18 mars 2012 qui reste gravé dans les mémoires de tout militant pro-Mélenchon qui se respecte. Ce fameux jour de bruine, où plus de cent mille supporters ont «repris la Bastille» en tenant un meeting sur la place parisienne éponyme, il en a été l’un des principaux architectes. Ce jour-là, il arrive à quatre heures du matin dans le premier camion. Il repart à 23 heures avec le dernier.

«Le combat politique nécessite un grand travail qu’il faut planifier», décrit sans emphase Manuel Bompard. Quoi de mieux alors que son génie scientifique pour ordonner le mouvement ? «Il est utile d’avoir une approche rationnelle et cartésienne dans une période où il faut cordonner le peu de moyens qu’on a, les élus et les candidats.»

Rendre plus rouge la ville rose

Au cours de la campagne de 2012 puis de ses engagements militants qui suivent, ce lecteur de Babeuf et Robespierre –des classiques au Parti de Gauche– s’impose par l’exemple. «Manu ne fera jamais faire à quiconque quelque chose qu’il ne sait pas faire lui-même, analyse Tayeb Tounsi. Il est un homme simple, accessible, il sait ce qu’il a à faire. Nous avons un meneur d’hommes et de femmes qui n’a pas besoin de rouler des mécaniques pour s’imposer.»

Quelques mois après l’élection, il s’installe à Toulouse, dans l’aéronautique. Pas question de délaisser son engagement. Il rejoint la petite équipe du Parti de Gauche de la ville rose, et s’efforce de la rendre plus rouge aux différents scrutins locaux qui suivent. Les premiers pas ne sont pas évidents, le Parti de Gauche peine à capitaliser sur son score à deux chiffres à la présidentielle. «Manuel, il était là aux moments difficiles du Parti, pendant les années de dépression», résume sobrement l’écrivain et poète Yves Charnet, rajustant ses lunettes rondes, écharpe rouge autour du cou.

Elu secrétaire national du PG en 2010, et proche de Jean-Luc Mélenchon après quatre années de militantisme parisien, le voilà nommé directeur de campagne de ce dernier en 2014 pour les européennes dans l’immense circonscription Sud-Ouest de 13 départements. Si la campagne «marche plutôt bien» selon le stratège, ce n’est pas l’avis de toute la base militante.

Les résultats déçoivent: le scrutin sonne le triomphe du Front national dans tout le pays et des partis eurosceptiques sur le reste du continent. Avec 8% dans sa circonscription, la liste du Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon arrive en sixième position, et ce dernier est en France le seul candidat du Parti de Gauche à rejoindre l’hémicycle strasbourgeois.

Pis encore, la campagne nourrit des tensions locales. «Ça s’est mal passé, pour être honnête», raconte froidement Pascal Villalba, ancien militant du Front de Gauche devenu très critique. Depuis sa suspension il y a quelques mois, il a fondé un «observatoire de la propagande et des inepties» qu’il alimente à grand renfort de caricatures. «Nous n’avons pas réellement mené de campagne commune avec Ensemble et le PC», explique-t-il à propos des deux principaux partis alliés du PG au sein du Front de Gauche.

«Et puis Manuel Bompard a créé une caravane qu’il a nommée “le camion de Mélenchon”, qui devait sillonner le Sud-ouest, explique, amer, ce quinquagénaire. Ça a créé des conflits à cause du nom, vu que Mélenchon n’était pourtant pas le seul dans cette campagne! L’itinéraire de ce camion était inconnu, donc les gens apprenaient son passage trop tard en lisant la presse locale et nos alliés ne pouvaient pas le rejoindre.»

Ces quelques désaccords soulèvent la fronde chez certains responsables locaux du parti, qui «ne savent pas d’où vient Bompard, ni ce qu’il veut», comme le lui reproche M. Villalba. «En quelques mois, plusieurs responsables départementaux ont reçu une lettre de Manuel Bompard leur annonçant leur suspension à titre conservatoire voire leur expulsion du parti sans motif», témoigne ce journaliste de formation, qui a lui-même subi ce sort.

«Manu», le démineur

Si Bompard ne prétend être qu’un messager de la commission des conflits, l’ancien militant ne décolère pas: «Je me suis aperçu que personne ne s’occupait de cette commission sauf lui, qui suspendait tout le monde au lieu de régler le problème».

«Nous n’avons jamais suspendu qui que ce soit sans motif, balaye l’intéressé. Dans une organisation, il faut qu’on s’accorde sur des principes pour travailler collectivement. Quant à la commission de résolution des conflits, elle existe, et je n’ai rien à voir avec les décisions qu’elle prend. De toute façon, parler maintenant de ce genre d’histoires ne m’intéresse pas, tout remonte à trois ans et nous sommes en pleine campagne présidentielle.»

Si Pascal Villalba lui reconnaît une certaine popularité au sein du PG –le néo-toulousain arrive neuvième au vote pour le secrétariat national en 2015– et s’il lui laisse le bénéfice du doute quant à son rôle dans ces suspensions, le leadership de la direction qu’il incarne lui déplaît.

«Ces dirigeants jurent de faire de la politique autrement, mais si on regarde bien, ce sont les mêmes depuis 2005. Et malheur à celui qui veut réellement changer les choses!»

«Manu est un démineur!», s’empresse de rassurer Alexis Corbière, porte-parole emblématique de Jean-Luc Mélenchon, qui salue «cette nouvelle génération arrivée depuis le Non au référendum de 2005». «Il ne cherche pas à ce que les conflits bloquent tout. Il est rigoureux dans ce qu’il fait, c’est un stratège qui nous apporte beaucoup, puisqu’il va dépersonnaliser les possibles désaccords pour tout ramener à la stratégie politique.»

Tayeb Tounsi ne le nie pas, son ami est doté d’une certaine poigne, derrière son flegme naturel: «Quand il faut gueuler, il sait gueuler, d’autres l’ont vécu! Quand quelque chose n’est pas fait, il peut passer des soufflantes, il n’est pas quelqu’un de laxiste.»

«Il écoute énormément les militants», explique depuis la convention Christophe Bex, militant toulousain, le journal indépendant Fakir sous le bras. «Stratégiquement, il a toujours un coup d’avance. Il essaie de fédérer un maximum les Insoumis [fidèles du mouvement de la France Insoumise de JL Mélenchon ndlr] pour sortir du parti et élargir au maximum.»             

La rigueur scientifique

Car loin des conflits internes de parti, l’heure est aujourd’hui au rassemblement. Jean-Luc Mélenchon a fait le pari de faire campagne hors de la structure des partis, et il faut des moyens pour le faire. Candidat entretemps aux élections départementales auxquelles il réalise le score plutôt élevé de 16,5 %, Manuel Bompard apparaît comme le choix de la raison pour coordonner les quelque 270.000 militants qui animent le mouvement de la France Insoumise.

Son expertise dans les chiffres n’est pas anecdotique. Elle semble avoir compté dans sa nomination. «En tant que mathématiciens, on s’inspire du réel et on adapte les dispositifs qu’on veut mettre en place. La science utilise cette rigueur pour se confronter au réel et regarder la nature comme un outil politique», développe Boris Bilia, jeune statisticien et membre de l’état-major de campagne, admiratif, lui-aussi, de Bompard.

Inspirée par les techniques du foudroyant candidat américain à la primaire démocrate Bernie Sanders, une plateforme en ligne voit le jour début 2016 et mutualise les talents et ressources des militants pour optimiser les actions dans le pays.

«L’ère du parti classique est révolue, argumente Bompard. Ce qui se substitue, c’est ce type de plateforme numérique : on se voit comme un parti de 270.000 personnes, et ça va augmenter. Mais on n‘organise pas une telle force de la même manière qu’un parti. On a créé des groupes d’appui, pour aider les gens à agir. Nous avons une bataille idéologique à mener, et il faut mener la contre-offensive avec une organisation et un programme, il y a une importante dimension culturelle», souligne ce lecteur de Gramsci.

Pour mener la bataille culturelle, l’équipe de Jean-Luc Mélenchon révolutionne sa communication. Le voilà omniprésent sur les réseaux sociaux, et devenu l’homme politique français le plus suivi sur Youtube, empruntant de manière inédite dans ses vidéos quasi-quotidiennes, le style face caméra de ces youtubeurs adulescents qui se filment dans leur chambre. Le 29 novembre, il est même allé jusqu’à faire un selfie avec David Chabant, dit «Ganesh 2», humoriste bien connu du réseau social de partage de vidéos pour ses imitations du leader de gauche. Un geste de communication encore impensable il y a 5 ans, lors de sa précédente campagne. Voilà aussi le tribun qui convoque certains nouveaux noms, comme ceux de la chercheuse belge Chantal Mouffe, spécialiste des mouvements populistes de gauche d’Amérique Latine, pour qui Bompard nourrit une certaine admiration.

Ni selfie ni culte de l’image

Dopé par des sondages en hausse, Jean-Luc Mélenchon peut certainement remercier son équipe des générations X et Y d’avoir rajeuni sa campagne. Porte-étendard de cette jeunesse de gauche, Manuel Bompard reste sobre. Presque à l’excès. Matheux mais pas calculateur, ce qu’il laisse voir de lui sur les réseaux sociaux esquisse un anti-portrait des hommes politiques actuels. Là où certains députés et spin-doctors dégainent la machine à tweets pour commenter chaque actualité, il retweete sobrement les tweets de son parti ou du volubile compte de Jean-Luc Mélenchon. Ni selfie ni culte de l’image, il incarne sur le web la plateforme qu’il ambitionne de façonner à l’échelle nationale pour son candidat. Il peut facilement parler une heure sans jeter un seul coup d’œil à son portable d’entrée de gamme. La politique sans héros ni partis, mais toujours avec passion.

Branchée, cette génération de conseillers a grandi avec le web, en réseau, loin des structures pyramidales de la vieille garde communiste. Ils en tirent un syncrétisme à mi-chemin entre leur univers et celui de leurs aînés. «Ils ont créé des structures distribuées, en réseau, mais avec un chef. Ils maîtrisent deux trois trucs sur internet que la plupart des partis français n’ont pas encore intégré», observe Fabrice Epelboin, hackeur et analyste réputé d’internet en France.

Ce renouvellement version Bompard consiste en un mélange d’anciennes et de nouvelles pratiques. Plus qu’un lifting, c’est une mise à jour. Pas la version 2.0, mais au moins la 1.2 de la chose publique. Facebook ne tue pas le tract, il le numérise. Twitter ne tue pas le discours, il l’affûte. A l’image de la cellule de riposte des jeunes Insoumis, qui ont profité des débats de la primaire de droite pour occuper l’espace numérique, sous la supervision de Bompard. Les outils technologiques sont cruciaux, mais ils renforcent ou déplacent sans remplacer les modes d’actions traditionnels, au contact direct des électeurs. La politique du porte à porte, du tractage et des meetings, il ne lui dit pas non. Près de 17.000 militants ont déjà montré sur Facebook leur volonté de participer à la reprise de la Bastille prévue 5 ans après la première –pour ne pas dire la seconde– le 18 mars 2017.

Manuel Bompard, debout à droite de la photo, sur ce tweet d’Alexis Corbière,
porte-parole de Jean-Luc Mélenchon.

La campagne l’y oblige, il doit monter au front. Encore mal à l’aise à l’oral, à Saint-André-lez-Lille, il fendille l’armure et prend la parole pour parler stratégie devant le petit millier de militants réunis pour la convention. Encore loin des envolées lyriques de Mélenchon, son ton se raffermit et s’imprègne des accents rageurs de ce dernier. «Il a pris une nouvelle dimension, comme s’il avait les épaules plus larges», commente, un sandwich à la main, une militante communiste de longue date.

Ce nouveau Manuel Bompard, plusieurs aimeraient le voir jouer un rôle plus important les prochaines années. «Je le souhaite, revendique Alexis Corbière. Et s’il se décide à se lancer, je l’aiderai à jouer les premiers plans.» Si Bompard a rajeuni Mélenchon, le candidat pourrait bien avoir mélenchonisé Bompard. 

Cet article fait partie d'une série consacrée aux proches des candidats à l'élection présidentielle rédigée par les étudiants de l'école de journalisme de Sciences PoFrançois Kalfon (Arnaud Montebourg), Ali Rabeh, Mathieu Hanotin (Benoît Hamon), Eric Domard (Marine Le Pen)

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