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Les gens qui se sentent exclus ont plus tendance à adhérer aux théories du complot

Les croyances complotistes donnent du sens à la vie de personnes qui se sentent rejetées dans la société, selon des psychologues de Princeton.

<a href="URL%20adresse%20de%20la%20photo">Manifestation de complotistes du 11 septembre en Arizona en septembre 2010. </a> | RAQUEL BARANOW via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/">License by</a>
Manifestation de complotistes du 11 septembre en Arizona en septembre 2010. | RAQUEL BARANOW via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur The Outline, Princeton.edu

Une étude de l'université de Princeton montre que les personnes qui se sentent rejetées et exclues socialement ont plus tendance à être complotistes que les autres. Pour explorer cette corrélation, le professeur de psychologie Alin Coman a organisé deux expériences distinctes avec une centaine de participants. Les résultats sont publiés dans le numéro de mars du Journal of Experimental and Social Psychology.

Dans la première expérience, une centaine de participants devaient décrire un incident désagréable impliquant un ami proche et dire quelles émotions ils avaient ressenti, y compris l'exclusion. Ensuite, ils devaient indiquer à quel point ils étaient d'accord avec plusieurs croyances conspirationnistes populaires (notamment sur les entreprises pharmaceutiques et le gouvernement).

Les chercheurs ont trouvé que les gens qui se sentaient plus exclus adhéraient plus aux théories du complot, probablement car c'était une façon pour eux de donner du sens à leur vie.

«Ceux qui sont exclus peuvent commencer à se demander pourquoi ils sont exclus, et à rechercher du sens à leur vie. Cela peut les mener à adhérer à certaines théories du complot», a expliqué le professeur Coman sur le site de l'université de Princeton.

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Dans la deuxième partie de l'étude, les chercheurs de Princeton ont demandé à une centaine de participants d'écrire des paragraphes sur eux et leur ont dit que leurs textes seraient évalués par d'autres participants et que les meilleurs seraient sélectionnés pour un groupe de travail. En fait, les participants évaluaient des textes écrits par les chercheurs, mais l'expérience a permis de répliquer le même type de résultats que la première partie de l'étude: les personnes qui se sont senties les plus exclues avaient plus tendance à avoir des croyances complotistes.

Il y a aussi un cercle vicieux qui s'installe: les amis et proches des complotistes ont tendance à s'éloigner d'eux s'ils n'ont pas les mêmes théories. Au final, ceux qui croient aux théories du complot se retrouvent donc encore plus exclus, et rejoignent des communautés de complotistes dans lesquelles ils se coupent encore plus de la réalité.

Pour Alin Coman, les politiques et législateurs doivent faire attention à lutter contre l'exclusion sous peine de «créer des sociétés dans lesquelles se diffusent des croyances inexactes et supersticieuses». 

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