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Sommes-nous la même personne à 14 et à 77 ans?

La plus longue étude psychologique jamais réalisée a la réponse.

Capture d'écran Youtube (Benjamin Button) https://www.youtube.com/watch?v=rAYtpZgelAM
Capture d'écran Youtube (Benjamin Button) https://www.youtube.com/watch?v=rAYtpZgelAM

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Quartz

Souvenez-vous de quand vous étiez ado puis imaginez-vous passé 75 ans. Physiquement, ces deux images de vous sont très contrastées, mais pour le reste? La plus longue étude psychologique qui ait jamais été menée a la réponse: vous n’étiez, ou ne serez plus le même. Relayée par Quartz, celle-ci a débuté en 1950 et n’a livré ses résultats qu’à la toute fin de 2016. Elle pourrait soulever un véritable questionnement philosophique.

En 1950, donc, 1.208 personnes agées de 14 ans se voient remettre six questionnaires. Ceux-ci se focalisent sur différents traits de personnalité: confiance en soi, persévérance, stabilité émotionnelle, rigueur, originalité et désir d’apprendre. Le tout, regroupé sous un même nom: la fiabilité. Soixante-trois ans plus tard, 174 participants acceptent de réitérer l’expérience et de répondre à nouveau aux tests, en nommant en plus un proche pour les évaluer également. Et les résultats, cette fois, ne sont en rien conformes à ce que l'on a pu tester sur des périodes beaucoup plus courtes.Voilà ce qu’en ont conclu les chercheurs:

«Plus l’intervalle de temps entre les deux personnalités est grand, moins la corrélation entre les deux est forte. Nos résultats concluent en fait que quand cet intervalle est de 63 ans, il n’y a plus de corrélation du tout

Une croyance bouddhiste

Chacun finirait donc par se transformer totalement, au fil des années. Est-il donc possible de se considérer comme une personne à part entière dans sa vie? La philosophie bouddhiste pense que non, et les neurologues s’accordent de plus en plus à cette croyance. Evan Thompson, un professeur de philosophie de l’université de Columbia, déclarait à Quartz:

«Le bouddhisme affirme que rien n’est constant (…) qu’il y a un changement constant de la conscience. D’un point de vue des neurosciences, le cerveau et le corps sont constamment en mouvement. Rien ne permet de croire qu’il y a quelque chose qui ne change jamais.»

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