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Le nüshu, ce système d'écriture chinois connu seulement des femmes

La dernière femme chinoise sachant utiliser ces caractères couramment est décédée en 2004.

<a href="https://www.flickr.com/photos/pedroserapio/15076379769/">Nushu, the Language of Secrets</a> | Pedro Serapioe via Flickr CC <a href="https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/deed.fr">License by</a>
Nushu, the Language of Secrets | Pedro Serapioe via Flickr CC License by

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Atlas Obscura

C'est une langue écrite que seules les femmes ont maîtrisée. Atlas Obscura consacre un article passionnant au nüshu, un système d'écriture utilisé dans le district de Jiangyong, en Chine, et qui remonterait au XIsiècle (en réalité, plus probablement au XIXe). Découvert dans les années 1980, il a vite été présenté comme une langue «que les femmes utilisaient pour s'attaquer aux hommes et à la société patriarcale».

En fait, explique le site, ce n'était ni une langue nouvelle, ni une langue inventée, mais simplement un système écrit pour le dialecte local, et «si les hommes avaient entendu du nüshu à voix haute, ils auraient probablement été capables de le comprendre. Les hommes n'avaient principalement pas envie d'apprendre à écrire dans cette langue de femmes».

«L'écriture est syllabique, chaque caractère représentant une unité distincte de son dans le dialecte local. Plus de 1.000 caractères ont été comptés jusqu'à présent.

“C'est plus efficace que le chinois parce que c'est phonétique, explique Cathy Silber, professeure au Skidmore College. Un symbole représentait une syllabe avec le même son.” 

Par ailleurs, les lignes élégantes et allongées du nüshu contrastent avec les blocs trapus et ramassés des caractères chinois. La beauté visuelle du nüshu se distingue par de fines mèches et des traits fins, flanqués de formes en diamants et de points précis.»

Si les origines exactes de cette langue sont floues, «l'explication la plus populaire est qu'elle a été créée en réponse à l'exclusion des femmes de l'éducation». Elle était transmise de mère en fille et permettait aux femmes d'écrire des autobiographies, de la poésie, des histoires, de communiquer entre elles.

Reste que le nüshu disparaît. Beaucoup des textes ont été brûlés ou détruits pendant la guerre civile chinoise, et «la loi sur le mariage, et les réformes socioéconomiques ont changé l'état de la société pour les femmes, qui n'ont plus autant besoin que par le passé d'une écriture lue uniquement par elles».

La dernière femme à écrire couramment le nüshu est décédée en 2004, selon le China Daily. Le monde essaie de sauver ce qu'il peut de ce système écrit en donnant des cours ou en préservant des textes, mais Atlas Obscura prévient que le nüshu pourrait bientôt être un système d'écriture disparu.

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