Société

«Au Moyen Âge, l’expulsion des juifs sert la construction de la puissance publique»

Dans la France médiévale, expulser les juifs permet d’abord aux rois d’affirmer leur pouvoir sur tous leurs sujets, chrétiens et nobles inclus.

<a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Karel_Ooms_-_The_jews_in_the_Middle_Ages.jpg">Les juifs au Moyen Âge, tableau de Karel Ooms</a> | Domaine public
Les juifs au Moyen Âge, tableau de Karel Ooms | Domaine public

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Au Moyen Âge, les rois de France ont ordonné de manière répétitive l’expulsion des juifs. Par haine religieuse du judaïsme? Par désir avide de capter leurs richesses? Dans Chasser les juifs pour régner (Perrin, 2016), l’historienne Juliette Sibon avance une autre hypothèse: pour Philippe Auguste et ses successeurs, expulser les juifs, c’est d’abord affirmer le pouvoir des souverains sur l’ensemble de leur territoire, et la supériorité d'un pouvoir central sur les pouvoirs locaux.

Nonfiction: Votre livre répond à quatre objectifs très clairement identifiés: retracer le fil des évènements, démontrer que l’attitude des rois de France est dirigée par une volonté proprement politique, présenter une nouvelle analyse de la littérature de l’époque produite sur ce sujet, et tenter de percevoir les réactions de victimes qui ne sont pas restées passives. De ces quatre axes, lequel prédomine?

Juliette Sibon: L’axe qui prédomine est celui de l’analyse du processus de décision des expulsions. Ce que j’ai voulu comprendre, c’est la «fabrique d’une politique publique». J’essaie de re-contextualiser les différentes décisions royales, en montrant les points communs et en recherchant les différences. Cependant, on ne dispose pas de toutes les sources produites à l’époque: j’ai donc aussi étudié d’autres sources pour conforter ou invalider mes intuitions, qui m’ont conduite à d’autres questionnements.

Concernant ce processus de décision, la principale ambition de votre ouvrage semble être de remettre en question la connexion systématiquement établie entre expulsion et persécution. Vous postulez en effet que la versatilité des rois de France quant aux expulsions est liée aux atermoiements de la construction de l’Etat moderne. Pouvez-vous nous en dire plus?

L’idée traditionnellement admise consiste à dire que les rois occidentaux (d’Angleterre, d’Espagne, etc.) ont expulsé les juifs par antijudaïsme. Mais cette idée n’est pas convaincante à mon sens.  Certes, l’antijudaïsme existe au Moyen Âge, de manière assez constante. Mais ce n’est pas une explication convaincante. En tout cas, la versatilité des attitudes royales interpelle. Quand on décide de «purifier» le royaume, pourquoi rappeler ensuite les éléments «impurs» dont on se serait débarrassé? Officiellement, on met en avant des raisons religieuses. Philippe Auguste est le premier à avoir décrété une expulsion, mais on n’a pas l’édit, et on ne connaît finalement ses raisons qu’à travers les textes des historiographes de son règne, comme le moine Rigord. Lorsque des chroniqueurs tels que lui rappellent les motifs de cette expulsion, ils avancent des motifs religieux: le but aurait été de forcer des conversions. Mais le droit religieux lui-même précisait que la conversion par la force était invalide, et qu’il fallait convertir les juifs par la persuasion.

Lorsque l’on a évacué ces motifs religieux, quelles peuvent être les autres raisons invoquées?

La raison financière est souvent avancée, notamment pour expliquer les périodes où l’on rappelle les juifs.  Et de fait, le retour entraîne d’importantes entrées d’argent. Mais il faut préciser qu’expulser les juifs entraîne aussi beaucoup de dépenses: il faut pour cela employer des officiers, investir dans des instances de contrôle... Une évaluation n’est pas possible, mais je pense qu’au total, ces mesures coûtaient plus qu’elles ne rapportaient. D’autant plus que d’autres moyens existaient pour s’emparer de l’argent des juifs: le roi faisait déjà des saisies (captiones) pour s’approprier leurs biens. Si le motif n’était qu’économique, on n’avait donc pas spécialement besoin de les expulser!

L ‘autre raison avancée est aussi celle de la construction de la nation, qui se définit de plus en plus, à partir du XIIIè siècle, comme une nation chrétienne. Et c’est cette raison-là qui me semble finalement la plus convaincante —en tout cas la moins contrariée par les faits.

L’hypothèse que vous favorisez est donc que l’expulsion des juifs par les rois catholiques, en France, est d’abord une question d’ordre politique?

Oui. Dans mon ouvrage, je développe l’explication politique et j’analyse les expulsions comme des actes de gouvernement des rois de France. Les juifs ont selon moi constitué des «vecteurs de puissance publique». Il ne s’agit pas de rejeter les autres explications, mais de dire qu’elles ont été construites a posteriori, et que ce ne sont pas elles qui motivent principalement les souverains au moment où ils agissent.

Qu’est ce qui fait prévaloir cette hypothèse sur les autres?

Principalement les réactions des autres sujets du roi. A commencer par les théologiens catholiques, qui dans l’ensemble n’approuvent pas ces mesures, mis à part Rigord. Dans leur grande majorité, les théologiens de ce temps estiment qu’expulser les juifs est inique.

Ces mesures d’expulsion «politique» coexistent donc avec une forme de tolérance?

Oui: on supporte le juif, comme un fardeau. C’est en ce sens qu’on le tolère, avec l’espoir qu’à terme il se convertisse. Finalement les chrétiens ont toujours pensé la présence juive, quitte à envisager leur dissolution par la conversion dans un avenir plus ou moins lointain.

Dans votre étude, vous convoquez aussi d’autres acteurs, les «Grands».

Oui, les «Grands», c’est à dire les nobles les plus illustres, sont des acteurs importants, mais dans un sens peut-être inattendu, puisqu’ils subissent ces expulsions plutôt qu’autre chose. Avec un peu de recul, on comprend bien vite que les juifs ne sont pas les seuls à subir ces actes d’expulsion, qui sont de véritables décisions de gouvernement. Et on peut même aller jusqu’à dire que les «Grands» sont les premiers visés, car le roi, en expulsant les juifs, signifie qu’il a le droit de vie ou de mort sur tout le territoire (même s’il n’y a jamais eu d’appel au meurtre ou de projet exterminateur à cette époque, il faut bien le préciser). L’objectif des rois, c'est-à-dire des souverains, était de confisquer les prérogatives que les «Grands», leurs vassaux, se réservaient. On le voit bien dans les conventions bilatérales (dites stabilimenta) signées entre le roi et les nobles, dont l’analyse révèle des  marchandages. C’est contre cet équilibre que veulent agir les ordonnances royales, qui visent à transcender la jurisprudence des stabilimenta. D’ou cette idée des juifs comme  «vecteurs de puissance publique».

Pensez-vous que cette hypothèse soit aussi applicable pour la Castille des rois catholiques, dont l’expulsion des juifs est sans doute celle qui a le plus marqué les mémoires?

Il ne semble pas, non. Les travaux de Maurice Kriegel publiés dans la revue des Annales dans les années 1970 révèlent qu’il y avait en Castille à la fois un intérêt politique des rois à expulser véritablement les juifs, et un fort sentiment populaire antijuif. Dans le royaume de France, on n’observe pas une telle convergence: cette thèse de la construction de l’Etat ne se conjugue pas à un sentiment populaire aussi nettement antijuif.                          

Les  décisions d’expulser les juifs étaient elles impopulaires?

L’explication politique que j’avance dans mon livre ne va pas à l’encontre de l’antijudaïsme. Je postule que l’antijudaïsme, bien existant à l’époque, ne va pas jusqu’à vouloir l’expulsion des juifs. En réalité, les sentiments de la population sont sans doute ambivalents. On le perçoit d’ailleurs dans les manifestations d’antijudaïsme avérées, où l’on s’en prend en réalité aux juifs étrangers, et pas aux juifs en général. Les sujets chrétiens n’ont peut-être aucune compassion pour les juifs (les sources manquent pour le dire), mais il semble qu’ils subissent eux-aussi la décision d’expulsion. Les clients des juifs, par exemple, se voient réclamer de l’argent par les officiers royaux, et ils portent plainte, car les juifs prêtaient à de meilleures conditions que les chrétiens. Les témoignages ne manquent pas pour affirmer qu’objectivement, le prêt juif était très compétitif, et ceux qui avaient besoin d’emprunter le savaient bien. C’est pourquoi il faut aussi fortement réviser l’image du prêteur juif dans la société médiévale. Mais mon livre est avant tout un essai historique, qui livre un état de la question en forme d’éclairage personnel, et qui demande à être complété.

Quid de la peste, et d’autres thèmes d’histoire culturelle ou sociale relatifs à l’antijudaïsme?

Je n’ai pas voulu faire une litanie des persécutions.  Certains le regrettent d’ailleurs. Mon livre n’est pas un livre sur l’antijudaïsme, ni un livre sur les persécutions. C’est un livre d’histoire politique, qui présente des récits de persécution dans lesquels intervient le pouvoir royal. Le titre, je crois, est d’ailleurs éloquent quant à ma démarche: dans Chasser les juifs pour régner, le «pour régner» est important.

Pourquoi s’arrêter au début des temps modernes?

Ce n’est effectivement pas qu’une affaire de conventions historiographiques, il faut regarder cela dans le détail. Sur ce sujet, la césure Moyen Âge/ époque Moderne me semble justifiée par le fait qu’avec l’expulsion des juifs de Provence, en 1501, une situation est posée qui correspond à la naissance de l’Etat moderne –même si ce n’est pas une histoire linéaire. Au début des temps modernes, le roi a gagné: c’est lui qui décide du sort des juifs. C’est le point d’aboutissement.

Un autre axe majeur de votre livre consiste à interroger le ressenti des juifs contemporains des expulsions. Pourquoi ce ressenti est-il si difficile à cerner? Et quelles sources avez-vous pu tout de même mobiliser pour l’approcher?

On n’a pas de témoignage de ce ressenti car au Moyen Âge, le «témoignage» au sens où nous l’entendons n’existe pas: personne n’a écrit pour laisser un «témoignage proche de la vérité», ou «pour transmettre une vérité». Les témoignages de ceux qui ont subi l’exil sont donc rares. En revanche, on a des sources littéraires qui ont été rédigées a posteriori: c’est donc à partir d’elles qu’il faut travailler, alors même qu’elles ont pour objectif de définir l’exceptionnalisme juif, avec cette idée d’une victimisation éternelle des juifs. Ces chroniques sont qualifiées de chroniques lacrymales, à partir du titre de l’une d’entre elles, La vallée des pleurs. Chronique des souffrances d’Israël jusqu’à nos jours, rédigée par le médecin Joseph ha-Cohen au XVIe siècle, et par laquelle j’ouvre mon propos. On peut remarquer que finalement, ces chroniques ont atteint leur but, puisqu’aujourd’hui c’est souvent une lecture lacrymale que l’on a de l’histoire des juifs au Moyen Âge, dont le destin fut forcément malheureux et l’enracinement impossible. Ainsi, une question se pose: si on ne peut se fonder sur des témoignages qu’on n’a pas, comment avoir accès aux parcours de ces juifs qui prennent la route?

Vous avez donc cherché à confronter ces récits tardifs à des documents de la pratique?

Oui. Mais là encore, on retrouve le même problème. Dans ces sources, on note aussi une étonnante invisibilité des juifs, que l’on ne voit pas partir du territoire lorsqu’ils sont expulsés, et qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Cette invisibilité dans les sources interroge, puisqu’elle ne permet pas de constater une réalité qui est pourtant considérée par une certaine historiographie comme une réalité massive –en particulier l’exil de 1306 où l’on a pu avoir des chiffres de l’ordre de 100 000 exilés, qui n’apparaissent dans aucune source!

Vous suggérez dans votre ouvrage une autre hypothèse quant à ces exilés invisibles. Pouvez-vous nous en dire plus?

Ces chiffres ont été revus à la baisse par les historiens, qui s’accordent aujourd’hui sur l’hypothèse que le nombre de juifs présents dans le royaume de France au Moyen Âge s’élève à quelques milliers. Je suggère dans le livre que ces juifs, qui ont été désignés pour être expulsés, ne sont peut être pas partis. Mais je ne peux pas le prouver. Je remarque juste qu’il y a autant d’indices pour affirmer que les juifs sont partis que pour affirmer qu’ils ne sont pas partis; et je livre cette piste de recherche à d’autres chercheurs.

Notre principale voie d’accès à la réalité de ces expulsions est constituée par les ordonnances des rois de France: est-ce que les ordonnances d’expulsion des juifs diffèrent des autres ordonnances?

Il n’y a pas de normes diplomatiques précises avant la fin du Moyen Âge. Dès le XIIe siècle, les rois de France essaient de légiférer à l’échelle du royaume au moyen d’ordonnances. Le terme d’ordonnance est un terme générique pour désigner un ensemble de textes dont la finalité est de légiférer sur l’ensemble du royaume. Les ordonnances sont donc des documents différents des stabilimenta, qui sont des conventions par lesquelles le roi gouverne par acte bilatéral, et qui n’ont donc pas de portée générale. Mais l’unité des ordonnances, comme type de source, s’arrête à peu près là.

Vous opérez dans votre démonstration des changements d’échelle, faisant varier l’analyse sur des espaces différents. Quel est l’intérêt de passer ainsi du local au général, et retour?                       

L’espace que l’on considère à chaque fois est d’une importance fondamentale. En effet, chaque région présente un régime documentaire différent. En Alsace par exemple, il n’y  a pas de fonds d’archives équivalents à ceux que l’on a  pour la Provence. Il y a peu de sources, les mentions des juifs sont éparses, et elles se trouvent dans toute sorte de sources, jusque dans les  vestiges archéologiques. Il est donc indispensable d’adapter à chaque fois la focale à la réalité des documents qui nous permettent de regarder.

Je souligne dans mon livre une inégalité de traitement entre les juifs du nord et ceux du sud de la Loire, qui vient précisément de cet «effet de sources», et qui a eu pour conséquence de considérer que les juifs du nord ont eu un destin plus dramatique que les juifs du sud de la Loire, qu’on connaît mieux. Il est certes très difficile de conjurer cet effet de sources, mais il faut au moins arrêter de croire, pour le dire de façon un peu simple, que l’on était plus malheureux juif au nord de la Loire qu’au sud, sur la seule hypothèse que le silence est gage de malheur.

En définitive, l’apport de votre livre est aussi d’aborder avec méthode cette histoire des juifs au Moyen Âge, que vous qualifiez de «sphère spécifique».

D’une manière générale, il faut bien admettre que l’histoire des juifs est un à coté de l’histoire générale. Le sujet est presque tabou pour de multiples raisons. Certains considèrent que c’est une histoire à part, comme au début l’histoire des femmes. A la différence que dans l’histoire des femmes, les propres intéressées ont réagi. Donc oui, de mon côté, j’essaye d’appliquer à cette question la démarche historique qui lui fait souvent défaut.

Votre analyse porte dans quatre directions assez différentes: pourquoi avoir malgré tout fait le choix d’un propos chronologique?

Au début, j’avais proposé un plan thématique à mon éditeur, mais il lui a semblé trop compliqué, car l’objectif était surtout d’écrire un livre accessible. J’ai donc revu la démonstration selon une logique chronologique: ce genre de révision est typiquement le genre de défis que les chercheurs doivent affronter, et accepter, s’ils veulent que leur voix porte au-delà du cercle très restreint de leurs collègues.

Quel est votre rapport à la vulgarisation? Vous utilisez par exemple des expressions percutantes, comme «publicistes de Philippe Auguste» ou «ghettos économiques».  Est-ce que pour transmettre, il ne faut pas hésiter à utiliser des images chic et choc?

Ce livre est le résultat d’un vrai travail d’écriture. J’ai dû apprendre à réécrire, car ma plume de spécialiste et d’universitaire peut parfois rendre mes travaux illisibles par un non spécialiste. Mon éditeur m’a encadrée, pour rendre les choses moins absconses. Après, j’ai aussi la plume acérée en général, de sorte que ces formules m’ont semblé adéquates de manière naturelle. J’ai aussi introduit du récit, en essayant d’être moins suggestive que dans des articles spécialisés. Dans ce sens, la vulgarisation est aussi passée par la réintroduction du récit. C’est fondamental, car sinon on le laisse aux journalistes et aux essayistes qui n’ont pas les méthodes de l’historien.

Votre thèse est donc que l’histoire des juifs au Moyen Age est aussi celle de la construction de la nation. Or à l’inverse, lorsque Joëlle Allouche-Benayoun analyse la manière dont l’histoire des juifs est traitée dans les manuels scolaires (L'image des juifs dans l'enseignement de l'histoire en France, Paris, Nadir, 2008.), elle parle d’une «invisibilité des juifs dans l’histoire nationale». Qu’en pensez-vous?

J’ai fait une intervention auprès d’enseignants du secondaire dans l’académie d’Angers  pour tenter de les sensibiliser à cela. Mais ce qu’il faut avant tout, c’est fabriquer des outils pour les enseignants. Il y aurait selon moi deux axes d’action: d’abord introduire les juifs dans les programmes. Et puis, de manière utopique peut être, il faudrait à terme ne pas avoir besoin de les introduire. Par exemple, cela reviendrait, au moment de traiter l’histoire du règne de Philippe Auguste, à traiter de l’ensemble de son règne, et donc de la première expulsion. Cela reste compliqué à l’heure actuelle, car il n’y a souvent rien dans les manuels. Il faut compter sur la liberté pédagogique de mise en œuvre des enseignants pour parler des juifs autrement.

L’autre problème est la lecture rétroactive. Il semble y avoir un écran (la shoah) qui fausse la plupart des lectures intellectuelles et historiennes, et qui les rend inaptes. Il faut à mon sens dépasser cela. Les gens qui produisent des ouvrages doivent aussi produire des outils. Il nous faut changer de paradigme, opérer une révolution, mais elle se heurte aujourd’hui à un obstacle: le repli communautaire. A cet égard il est d’autant plus important que tout le monde aille vers les autres, pour inverser cette tendance au repli.

Votre conclusion ouvre sur des questionnements actuels, en initiant à mon sens une belle occasion de réfléchir à la pensée unique et à la tolérance.

Quand on développe ce type de thèse, on s’expose à présenter une vision optimiste, et pourtant je ne le suis pas. J’essaie seulement de me rapprocher de la vérité historique. Il n’y aucune volonté de ma part de prendre le contrepied d’une certaine historiographie. J’ai plutôt voulu montrer que chercher à savoir si les juifs étaient heureux ou pas à l’époque médiévale n’est pas une question valable, car on ne peut pas y accéder: en dépit de quelques témoignages d’amitié, les sources font défaut.

La tolérance médiévale diffère de la nôtre. Au Moyen Âge, tolérer, c’est supporter l’autre tel un fardeau (on en revient au sens latin du terme tolerare). On acceptait le juif en espérant sa conversion. Tolérer aujourd’hui a un sens bien différent. Cependant, le rôle social de l’histoire est de nous faire réfléchir sur ce que nous sommes, parfois par analogie, mais bien souvent par contraste.  

J’ai donc voulu mettre l’accent sur le fait qu’il existait bien au Moyen Âge un modèle de société qui n’empêchait pas certaines formes de coexistence voire même de vivre ensemble.

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