Le monde semble soumis à des courants et des forces qui font craquer les consensus nés de la Seconde Guerre mondiale, la foi en la démocratie, le désir de liberté, d'égalité, l'évolution des rapports homme-femmes. Parmi ces forces, il y a Daech, capable d'enrôler en France, des jeunes gens qui tentent de rejoindre leurs rangs en terre irako-syrienne ou de commettre des attentats, par tous les moyens, dans notre pays.
Cette organisation est désormais explorée sous tous ses angles; restait un point presque aveugle: le rôle des femmes, des sœurs comme elles se nomment entre elles. Perçues comme soumises parce que dissimulées derrière leur voile, leur rôle dans la radicalisation et le djihad avait rarement été exploré.
Les journalistes Marina Ladous, Etienne Huver et Roméo Langlois ont couvert des terrains difficiles, des guerres un peu partout dans le monde. L'enquête qu'ils ont mené, Les Sœurs, les femmes cachées du djihad, diffusée sur France 2, jeudi 2 février, est vertigineuse. Elle permet de pénétrer un territoire inconnu, celui du recrutement en ligne de jeunes femmes.
En à peine quelques semaines, avec deux profils qu'ils avaient crée, ils ont réussi à remonter jusqu'à des recruteurs et des figures de Daech. Ils ont rencontré des filles très jeunes et très déterminées, d'autres qui revenaient de Syrie, d'autres encore qui refusaient de parler. Muettes car elles avaient peur.
Pour Slate, les trois journalistes ont bien voulu ouvrir les carnets de bord d'une enquête hors-norme et nous accompagner pas à pas dans leur travail. Ecoutez ce making of d'Alexandre Mognol:
Pour lire les carnets de bord de l'investigation: