France

La justice suisse va libérer Polanski

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Le Tribunal Pénal Fédéral suisse s'est prononcé en faveur de la libération de Roman Polanski, dont l'histoire sordide et tragique se confond avec celle de ses personnages, acceptant le recours du cinéaste contre son maintien en détention extraditionnelle. Deux mois après son arrestation, le cinéaste pourrait être remis en liberté sous caution - elle s'élèverait à 3 millions d'euros d'après Le Matin - et sous conditions, en attendant l’issue de la procédure d’extradition ouverte à son encontre sur demande des Etats-Unis.

«La Cour a jugé que la caution offerte par le recourant, combinée à d'autres mesures telles que le dépôt des documents d'identité et l'assignation à résidence sous contrôle électronique devait être considérée comme propre à parer le risque de fuite» a estimé le TPF dans son arrêt publié aujourd'hui.
Mais un recours au Tribunal fédéral peut être formé contre cette décision, précise le TPF.

L'arrestation de Roman Polanski le 27 septembre, soit plus de trente ans après que le célèbre réalisateur récompensé aux Oscars avait fui les Etats-Unis en 1977, n'était pas arbitraire: la justice américaine n'avait jamais cessé de traquer le réalisateur. Sa célébrité a contribué à le garder sous le feu de la justice.

A l'annonce de son arrestation, la France — notamment le milieu culturel— s'était insurgée. Roman Polanski ayant la nationalité française, l'hexagone s'était senti particulièrement concerné par le sort du réalisateur, mais n'était pas habilité à faire quoi que ce soit.

Sur Slate, Jonathan Schel rappelait la sinistre affaire:

1977, Polanski est chargé de réaliser un reportage photo pour Vogue et entraîne la jeune Samantha dans la villa hollywoodienne de Jack Nicholson, sur Mulholland Drive, pour poser. Il lui fait boire du champagne et avaler des Quaaludes, barbiturique utilisé comme drogue récréative pour ses vertus relaxantes. La victime oppose alors des refus répétés aux avances de Polanski, qui lui impose malgré tout une relation sexuelle. Les parents portent plainte et toutes les personnes impliquées dans l'affaire sont dès lors prises dans une incroyable tornade médiatique.

La suite est classique dans le système judiciaire américain: l'avocat de Polanski et le procureur négocient hors du prétoire avec le juge Laurence J. Rittenband. Ce qui mène Polanski à accepter de plaider coupable en échange de l'abandon de certains des six chefs d'accusation. Ce n'est donc plus pour viol mais pour «relations sexuelles illégales avec une mineure» que le cinéaste subit une «évaluation psychologique» et 42 jours de détention au terme desquels il est libéré.

[Lire l'article complet sur le Matin]

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Image de Une: Roman Polanski Ina Fassbender / Reuters

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