Santé

Le lit est le thermomètre du couple et vous ne devriez pas dormir avec votre conjoint

AFP PHOTO / Mark RALSTON
AFP PHOTO / Mark RALSTON

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Guardian

Voici une suggestion du Guardian: et si vous dormiez dans un lit séparé de celui de votre conjoint? Voire dans une autre chambre? 

«Je m'appelle Stuart Heritage, et parfois je dors dans un autre lit que celui de ma femme» commence le journaliste, comme s'il révélait son alcoolisme lors d'un meeting AA.

«Ce n'est pas si rare que ça: 40% des couples le feront à un moment ou à un autre – mais ça reste un sujet tabou. Voilà pourquoi je le fais cependant: nous avons un enfant de deux ans. Et la nuit, plus souvent qu'à son tour, il finit dans notre lit. Et un enfant de deux ans, c'est grand, bien plus grand qu'on ne pense, surtout quand son petit corps de ninja lui fait prendre des angles pas possibles et que vous finissez avec sa main sur votre visage, son pied dans la bouche ou un petit mollet bloquant votre gorge. Et parfois, il est aussi simple de juste se lever et aller sur le canapé-lit. Nous avons tous les trois plus de place, et nous dormons mieux tous les trois»

Mais il existe plein d'autres bonnes raisons de ne pas dormir avec son conjoint et Stuart Heritage les liste: 

  • si l'un de vous deux ronfle
  • si l'un de vous deux est un voleur de couette (mais peut-être l'achat d'une deuxième couette est alors envisageable)
  • si vous commencez vos journées à des heures très différentes
  • si vous voulez être en bonne santé («si vous partagez votre lit avec quelqu'un, votre sommeil est 50% plus perturbé que si vous dormiez seul. Et le sommeil c'est important».)

Le lit, terrain de guerre

Le formidable sociologue Jean-Claude Kauffman, qui sait toujours poser les questions les plus fascinantes sur nos modes de vie, a consacré en 2015 un livre au lit: Un lit pour deux. Lors de sa sortie il expliquait à Libération:

Le lit pose une des plus grandes questions de notre époque. Nous sommes déchirés entre deux attentes. Notre désir de couple, de proximité amoureuse, cette envie de construire un petit monde d’amour. Et, a contrario, l’aspiration à notre bien-être personnel qui nous incite à élargir de plus en plus nos espaces de confort individuel. En somme, nous voudrions dormir seuls et dormir avec. Le lit est la ligne de front, le lieu de confrontation permanente entre ces deux utopies contradictoires qui sous-tendent nos sociétés. La façon dont se conjuguent ces deux aspirations dévoile l’évolution future de la société, vers toujours plus d’individualisme ou d’envie d’unité. Le lit est aussi un thermomètre du couple… Il révèle le sens des évolutions conjugales. C’est un lieu où les désirs et les rejets se font les plus intenses. Une femme m’a expliqué comment elle dormait accrochée au matelas pour éviter tout contact avec son époux.

Bien des amours se brisent sur un simple ronflement

Jean-Claude Kauffman

 

Le lit lui-même peut être à l’origine de tensions dans le couple. Lors des premiers temps d’une relation, l’amour et le désir le bouleversent. Le confort personnel est oublié, seul compte l’autre et son corps. Un matelas jeté sur le sol peut suffire pour bien vivre sa nuit. C’est lorsqu’on se couche ensemble tous les soirs qu’on peut commencer à se trouver à l’étroit. Dormir à deux implique tout un apprentissage, des ajustements discrets. Au fil du temps, en ronflant, en bougeant, le partenaire peut se transformer en redoutable ennemi de l’intérieur. Bien des amours se brisent sur un simple ronflement.

Evidemment, dormir dans deux lits séparés ne signifie pas ne jamais dormir ensemble, «ce qui serait bizarre et probablement pas top pour votre relation. Mais oser se glisser dans la pièce d'à côté de temps en temps ne vous fera aucun mal. C'est plutôt parfois un énorme luxe».

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